Plus que la vie elle même... { Nym' et Jan' }

Au départ de cette journée, je me baladais dans le jardin familial. Le jardin et ma chambre sont les seuls lieux où je peux réellement me retrouver seule. Comique tout ça finalement, lorsque j'ai quitté ma vie pour rejoindre leur clan j'aspirais à la liberté, finalement j'étais bloqué dans un château plus grand que mon bar d'origine.

Maintenant je suis assise près de l'océan, à regarder ses vagues s'écraser inlassablement contre le sable et autres rochers, l'océan est quelque chose d'aussi éternel que moi.
Cette pensée m'arrache un soupir. Mais une autre vient vite la remplacer, je n'avais pas le droit d'être ici, je m'étais enfuis, et cette fois aucune garde n'était à mes trousses, j'aurais dû penser plus tôt à m'enfuir par la porte de derrière, les fenêtres sont beaucoup trop repérable, que la porte du jardin de mon précieux papa.

Je soupire encore, mes épaules s'affaissent, je commence à m'ennuyer, mon escapade est loin d'être aussi distrayante que ce que je le pensais. Pour une fois que je suis totalement seule, je ne croise personne, apparemment ce n'est pas aujourd'hui que je rencontrerais un de ceux de la famille maudite. J'en avais tellement envie, je le voulais tant, rencontrer ceux qui provoque tant de tourments aux miens. J'en avais le besoin, peut être même vital.
Il fallait que la haine de petite gamine que j'avais en moi, se retourne contre quelqu'un, et je voulais que se soit contre le premier des Yswan que je rencontrerais, oui, comme je l'ai toujours souhaité, je voulais tuer un d'eux. Pour Elliot et Salana, je le devais, pour Orphée, pour cette famille qui faisait partie intégrale de moi.

Mes longs cheveux bruns volent autours de moi, le vent passe sur mon visage, il glisse sur la bête sanguinaire que je suis, serais je finalement un monstre ?

_Tell me i will never die
Take away my pain
Rock me gently in your arms
Say that i’ll remain in your keeping...

Je ris, remarquant le ridicule de la situation, et surtout de la chanson que je chante, je serais seule, pour toujours et à jamais.

Arracher une à une ses mèches dorées, percer ses yeux faussement naïfs, la démembrer jusqu'à parvenir à l'anéantissement complet de son corps ennemi...
Tant de possibilités s'offrent à moi, plus tentantes les unes que les autres...
J'aimerais presque ne pas croiser son chemin dans l'immédiat, et ainsi méditer l'issue de son existence un peu plus longtemps, arrêter ma décision sur un meurtre en apothéose. De ma vie, je n'ai jamais été aussi déterminé.
Pour entamer le calvaire que deviendra sa vie, je pense tuer un des siens, n'importe lequel fera l'affaire, pour ensuite exposer le corps de la bête à ses pieds. La blonde méditera alors, saura quel sort je lui réserve et aura le temps de trembler. Ma victime désignée n'a pas encore de visage, mais, aussi sur que le jour se lève, elle a déjà un nom. Spellain...

Je déambule sur un sentier perdu, cherchant un rythme sur lequel placé mes pas quand soudain...
Une mélodie résonne en moi, enivre mon corps devenu pantin.
Sans trop savoir pourquoi ni pour qui, je me lance dans une course effrénée.
Le vent s'engouffre dans mes poumons, percute mon visage et la moindre parcelle de ma peau mise à nue, j'accélère le mouvement, incapable d'autre choix.
Plus je me rapproche de l'océan, plus mes idées s'éclaircissent. Je comprends alors...
Je cours pour ma vie. Je cours pour que mon existence perdure et que mon cœur ressuscite enfin.
J'avance pour ma vie et toutes les autres dont je suis fait protecteur.
Devenu insensés, mes pas se stoppent brutalement à l'aube de quelque chose de grand...

Je m'arrête, donc, et plus rien. Rien d'autres que l'écho des battements de mon cœur dans mes oreilles.
Puis, les embruns marins et le bruit des vagues léchant le sable mouillé.
Avide de sensation, je tends l'oreille.

Je m'approche doucement et devine la silhouette d'une jeune femme qui ne tardera pas à me faire face.

Un rire sans joie résonne sur la surface de l'océan, s'insinue en moi et embrase mon cœur endiablé.
Prenant un sens inouï, mon existence commence alors.

Sans le vouloir je me rends compte que j'avais usé de mon pouvoir, je voulais de la compagnie, je voulais que quelqu'un accompagne ma solitude, j'en avais envie, j'en avais besoin, je n'en sais rien, mais je sais que lorsque je me retourne enfin après avoir entendu des pas arriver, je vois une visage que je ne connais pas.
Mais au lieu de m'attarder à son identité, comme on m'avait appris à le faire, je l'observe lui.
Ses traits, ses yeux, ses lèvres, sa musculature, à croire que son être entier m'appeler. Je remarque cependant que son front est plissé, quels maux te tourmentent ? Je ressens l'envie soudaine de le savoir, quelles pensées pouvaient donc déformer le visage parfait qui s'offrait à moi ?

Le vent souffle encore une fois, je ferme les yeux et détourne mon regard de lui, à regret, le temps passe, je ne sais pas combien de minutes, à croire que je ferme les yeux pour lui laisser le temps de partir, je me doute de ce qu'il est, je suis sure même de qui il est.

Tuer un Yswan était mon envie la plus profonde, encore plus puissante que mon envie de tuer un humain. Mais lui ? Je ne pouvais tuer un être qui me semblait autant parfait, un être qui semblait si vivant... Contrairement à ceux avec qui je vivais.

Reste sur tes gardes Nymlia. Un Yswan parfait ? Si Orphée t'entendait penser, tu serais enfermé pour l'éternité dans ta chambre dorée.

Je réouvre les yeux, et me retourne dans sa direction. Il n'est pas partie. Il n'a pas fuis. Un souffle nouveau s'étend en moi, je ne voulais pas qu'il parte, bien sur que non, je ne voulais pas le fuir non plus...
Idiote que tu es. Aveuglée par ce que vois tes yeux. Vois à l'intérieur de lui. C'est un Yswan, tu le sais, et les Yswan ne sont pas fréquentables, les Yswan doivent mourir, un à un, il faut le faire regretter à tous ce qu'ils ont fait à Elliot, il faut leur faire payer ce que Sybille à voulu faire à Orphée.

Je me lève d'un bond, et me poste droite devant. Je fronce les sourcils, mauvaise.
Je veux lui parler, lui dire quelque chose de méchant, cinglant, cassant, effrayant même, à la hauteur de ce que mes frères et sœurs disent de moi.
Mais rien ne sort, ses yeux me dévisagent, et j'en perds tout contrôle. Une seule pensée hante mon esprit alors que ses yeux clairs ne se détournent pas de moi, j'aimerais qu'il parle, dis quelque chose, fais moi entendre le son de ta voix, que je meure une seconde fois...

Enfermé dans une bulle qu'un seul de ses regards suffit à percer, je tombe.
Et ma chute est lente.
Un bélier dévastateur n'aurait pas eu autant d'effet qu'un de ces regards-là.
Des siècles d'existence sans jamais n'avoir contemplé pareille beauté... Inconcevable.
Si j'avais su qu'un tel être existait, je serais partie à sa recherche depuis des décennies, j'aurais dévasté la planète pour elle.

Et tandis que ses yeux me brulent, je poursuis ma chute.
Sa peau si pâle, ses traits si fatigués qu'ils la rendent inhumaine. Surhumaine.
Elle surpasse en beauté tout ce que mes yeux immortels ont eu la chance de caresser un jour.
Des papillons dont je ne soupçonnais pas l'existence s'emparent de mon ventre dans un profond soubresaut.
Mon cœur mis à mal bondit dans un élan que ma poitrine peine à contenir et ma gorge lutte contre un feu dévastateur.
Je connais la raison de ma rébellion interne.
Je sais son nom... et ce constat achève mon existence déjà à l'agonie.

Un vampire. Elle est de ceux que j'ai promis d'amoindrir, à défaut d'achever.
Elle est ce vice si délicieux qu'on ne peut se résoudre à s'en tenir éloigner.
Mon fruit défendu est empreint d'une douceur infinie, mon pêcher capital résonne plus envoutant qu'une symphonie.
Spellain. Et ce à jamais.

Je ne pensais pas mon cœur capable de tendresse et le voici qui bat à tout rompre.
Et d'ailleurs, tout se rompt. Le cœur n'étant que le commencement.
La chute inévitable qui m'emprisonne n'aura d'issue possible que ma fin.
Mais comment ne pas sourire à une exécution si tendre ?
La mort semble si belle dans sa douceur que lui ouvrir les bras est inévitable.

Et bien soit, que la mort vienne si le veut ma Spellain.

J'étudie le moindre de ses gestes, m'en imprègnent, les aime et les adore.
Elle se lève tandis que la paralysie gagne le moindre de mes membres.
Son expression mauvaise gagne le palpitant au lieu du cerveau.
Je suis finis, foutu et ravi de l'être. Qu'elle me dévore.

Ses traits parfaits se dénouent alors pour embraser mon visage.
Parler. J'aimerais lui dire... Je ne veux pas la tuer même si je le dois.
Il est de mon devoir le plus ancien d'achever ce rite.

- Je ne peux pas...

Sa voix résonne en moi.
Il avait exaucé mon vœux qui était devenu le plus cher. Il venait de m'achever. Au sens du terme, j'étais fichu.
Je rêve éveillé surement, comment un être tel que lui pouvait exister ? Les autres que j'avais vu avant me semblais si fades, si froids, sans intérêt, vides. Je les comparais à moi, tout simplement.
Mais lui, lui j'avais peur que si je répondais à ses paroles il s'envolerait.
Que mon mirage s'estompe dans le désert de ma vie.
Que mon existence retombe dans sa routine écrasante.
Qu'il s'éloigne de moi, alors que je n'avais pas encore eu le temps de mémoriser toutes les expressions que son visage frôlant la perfection pouvait m'offrir.

Même si respirer ne me sert strictement à rien, je soupire, longuement, pour me rapprocher de ce que lui était, lui pouvait respirer, lui avait un cœur qui battait dans ce corps qui me troublait tant.
Je continue de soupirer, tu sais qui il est, tu sais quel nom il porte, Yswan.
Cette pensée me transperce, moi qui croyais ne rien ressentir, j'ai mal, je crois, à vrai dire je ne sais pas ce que signifie avoir mal.
J'inspire enfin, un souffle nouveau, celui qui me parle, celui qui me permet de sentir son odeur, je ferme les yeux.
Je secoue la tête, une pensée horrible vient troubler mon esprit.
Je voulais gouter son sang, quel gout tu as jolie ange venu d'ailleurs ?

Je fronce les sourcils, oublie ça Nymlia, cet ange n'est pas pour toi, ni pour le goûter, ni pour être à tes côtés.
Surtout pas pour être à tes côtés.
Comment ma famille pouvait haïr la sienne ?

_Tu ne peux pas quoi ?

Et moi comment vais je faire pour oublier qu'il existe ?
Je ne l'oubliera pas, même si je le souhaitais réellement, je ne pourrais jamais oublier le seul qui à réussit à m'achever, celui qui à fait taire le monstre qui vit en moi...

J'essaie de retenir le souffle qui m'échappe, en vain.
J'ai parlé. Et mes mots ont déjà percuté l'être parfait qui se tient devant moi.
Je parlais pour moi, trahissant mes pensées sans vraiment le vouloir, les complétant.
Mais que mes faiblesses soient avouées, je désire être à nu.
Qu'elle sache, qu'elle sente et voit. Je ne suis plus moi.

Ses fins sourcils se froncent alors en une expression frustrée.
Le responsable de son trouble mérite la mort pour toucher à un visage aussi sublime.
Une bouffée d'un sentiment nouveau s'insinue en moi.
Je n'ai pas de nom pour ce semblant de colère, mais j'ai ce besoin soudain de la protéger.
Ses lèvres parfaites se pincent en une ligne mince.
Je meurs dans la seconde si je ne peux la toucher.

Dénouant mes muscles en un mouvement, je m'apprête à tuer l'espace qui nous sépare.
La toucher, la sentir et l'embrasser... ou il en est finit de moi.

_Tu ne peux pas quoi ?

Pris de court, j'avorte du bond que je m'apprêtais à faire dans la même seconde qui la vue naitre dans mon esprit.
Ainsi, j'avais parlé à ma vie. Mon tout, mon éternité.

- Je ne peux pas...

Mes lèvres sont scellés, incapables d'ajouter quoi que ce soit.
Mais les mots existent-ils ? Cette phrase a-t-elle seulement une fin ?
Lui dire suffirait à calmer la douleur en mon corps, à apaiser mon cœur devenu si lourd...
Lui faire savoir que je n'ai pas le droit.

- ...vivre l'éternité telle que je la conçois.

A tes côtés mon ange. Le temps est mort ce matin.

Tu la conçois comment ?
Avec moi, je le souhaite tellement à présent, être près de toi...
N'y a-t-il seulement que ça qui a une importance pour moi ?
Oui, la seule chose qui en a est celle ci.

Le temps que j'ai pu vivre avant lui me semble si loin, si terne, si noir.
Il était là, planté devant moi celui que j'avais toujours rêvé, à l'instar de rêver de meurtres humains.
Lui je l'avais rêvé pour qu'il m'accompagne à jamais.
Mais lui c'était donc ça, un fils de cette famille qu'on détestait tant ?
Celui qui m'étais interdit était celui qui avait fais ressortir la Nymlia qui s'était éteinte le jour de mon dix septième anniversaires.

J'avais envie d'écouter sa voix me chanter ses mots pour l'éternité, je voulais même qu'il me promette son immortalité, qu'il me donne sa vie, aujourd'hui.
Comment pouvais je ressentir cela, seulement après quelques minutes passé devant lui, à l'observer.
Par ce que j'avais déjà conscience qu'il me complétait.

Je regarde le sol, deux mètres, pas plus.
Deux mètres me séparaient de son être.
Il fallait que je les parcours, vérifier enfin si ce n'était ni un mirage, ni une hallucination sortis de mon imagination débordante.
Le toucher, juste l'effleurer même, me mettre en tête que cet ange était vraiment devant moi, et qu'une fois que je l'aurais touché de ma main glacé, il resterait tout de même avec moi.

J'en avais besoin, pour continuer d'observer son visage parfait, j'en avait besoin pour simplement continuer de ressentir cette sensation nouvelle qui emplissait.

Je fais un pas alors, un seul et unique, si l'inconnu causant tout mes troubles ressens les même choses que moi, il fera le second...

Si une divinité quelconque admire le spectacle que nous lui offrons, qu'elle se régale.
Je suis à même d'accepter n'importe quoi, je ferai tout pour mon essentiel.

Ce sentiment inconnu poursuit sa course folle en moi, marque au fer le moindre de mes organes.
Rien n'est épargné. Je ne m'appartiens plus. Ma vie porte un nom différent du mien désormais.
Que grand bien lui fasse, à ce dieu si lointain, le paradis m'ouvre ses portes dans une paire de sublimes yeux bleus.

La voici qui avance avec une lenteur exagérée, ma chimère, mon rêve, la meilleure partie de moi.
Et tandis que mon être entier se consume dans un brasier que plus rien ne semble pouvoir stopper, elle s'arrête.
Avance encore, bel ange. Un pas la sépare de moi. Une insignifiante enjambée qui porte alors un nom inattendu.

L'interdit.

Ma tête s'emporte alors, oscille frénétiquement de gauche à droite, hallucinée.
Je n'ai pas le droit. Je peine à le croire mais cette vérité demeure.
J'aimerais arracher cette partie de mon être qui fait de moi son ennemi naturel.
Dites-moi où se trouve mon nom, que je le poignarde, l'écorche, le consume !

Mais ses yeux... ne mentent pas. Qu'est-ce qu'un tabou face à tant de perfection ?
Sans perdre une seconde de plus dans ma longue vie, j'avance. D'un demi-pas.
Il me semble alors avoir franchit la frontière d'un monde inconnu qui s'offre à moi.

Doucement, je tends la main et frôle la sienne du bout des doigts.
Sa fraicheur inattendue apaise mon tourment et calme le brasier qui me ravage.
Naturellement, mes doigts se lient autour des siens, symbole d'une union dévastatrice. Puissante.

Ma main libre ose alors, ne répond plus qu'à ses envies et se perd dans ses cheveux sublimes.
Je trouve alors le chemin de sa mâchoire parfaite que je parcoure de ma paume avant de faire mourir mon geste sur sa joue.

- Spellain... je murmure dans un souffle.

Sa chevelure, sa main et ses joues appartiennent-elles au camp ennemi ?

- Est-ce le nom que tu portes ?

Je te fais bourreau mon amour, dis-moi que tu n'es pas une des leurs...

Je trésaille, c'est plus fort que moi.
Il avance, j'aimerais être humaine, ressentir l'émoi que seul elles peuvent ressentir lorsqu'un homme s'avance en leur direction.
Je souhaite que mon cœur batte, je souhaite que mes joues prennent une couleur rosée lorsque ses yeux se posent sur moi.
Je veux, maintenant et à jamais à ses côtés, une réelle part d'humanité.

Mes doigts se mêlent aux siens, j'en respire encore une fois, perturbée, affolée, et totalement, pleinement en accord avec ce geste.
Lorsque son autre main se pose si délicatement sur ma joue, je ferme les yeux, sa peau est chaude malgré le froid de la mienne je le ressens, et ce contact me brule intérieurement.

Comment ? Comment pouvait il provoquer cette émotion en moi ?

_Spellain...

Murmure mon bel ange.

_Est ce le nom que tu portes ?

Tout mon être hurle alors, Non, non je ne suis pas une des leurs, non je ne veux pas l'être, je veux être une des tiens, je veux être tienne, rien d'autre.
Plus de guerre, plus de clan, juste toi et moi...

Je réouvre les yeux, je le fixe apeurée, ne t'enfuis pas après ma réponse, s'il te plais mon ange reste à mes côtés.
Mon regard s'adoucit, je ressens le besoin tout comme lui de toucher son visage, ses lèvres je le sais, elle m'hypnotisent déjà.
Hésitante, je me lance, mon pouce se pose sur ses lèvres et je les dessine sans un mot, inlassablement, je parcours le même chemin.

Je détourne mon regard de ses fines lèvres parfaites, pour le planter dans ses yeux.

_Je suis une d'eux...

Une tristesse qui m'étais encore inconnu il y a quelques instants se propage en moi.

_Es tu mon ennemis ?

J'en mourrais si tu me réponds que oui, je me métrais en guerre contre les miens, si tu me dis que oui, tu es mon ennemis dans l'immortalité qui nous tiens.

Son doigt glacé caresse mes lèvres dans un mouvement perpétuel que seul mon désir pourrait tuer.
L'attente me malmène tandis que perdure un espoir... Peut-être est elle un vampire égaré.
Peut-être n'aurais-je pas à mentir, à me trahir ni même faire souffrir les miens... juste un "non".
Ses superbes yeux clairs s'envolent de ma bouche et transpercent alors les miens.
L'espoir n'est plus, je le crains. Je le sens...

_Je suis une d'eux...

Pourquoi ce sentiment nouveau ne meurt-il pas ?
Ne venait-elle pas de signer ma perte ?
Quel nom portait ma griffe... ?

_Es tu mon ennemis ?

Un voile de chagrin traverse mon visage, parfait reflet du sien.
Unis dans la tristesse, nous nous noyons dans l'éternité.

- Si porter le nom d'Yswan fait de moi ton opposé alors je le crains.

Elle ne s'enfuit pas tandis que je renforce le lien qui lie nos mains, instinctivement.
La douceur de sa peau m'électrise, j'en frissonne.
Sans m'en rendre compte, je mords ma lèvre inférieure, si fort qu'un humain en saignerait.
Mes yeux hurlent le désespoir qu'est le mien. Je refuse que la tristesse m'habite.
Je libère alors mes lèvres pour qu'elles libèrent la promesse d'un avenir radieux.

- Un mot de toi et mon baptême n'est plus.

Me demandera-t-elle de renier les miens en son nom ?
Qu'importe la sentence, je suis déjà mort.
Plus que jamais, je ne suis que January à ses pieds.

Mourir une seconde fois était donc possible.
Mon ange venu d'ailleurs venait de m'achever.
Si je le pourrais à ce moment précis je pleurerais.
Oui, j'aurais laissé mon visage figé dans sa dix septième année être inondé par un flot d'eau salé, que je n'aurais pu contrôler.

Comment allais je faire ?
Maintenant qu'il avait fait un pas dans ma vie, comment allais je faire pour oublier qui il était.
Leur définition de la personne par ce qu'elle portait le nom d'Yswan ou Spellain me semblais si futile devant lui.
Lui, sans qui je ne pourrais continuer de vivre, ou bien continuer de mourir...
C'était sur, je le ressentais, mon éternité se ferait avec lui, je n'avais pas d'autre choix.

_Un mot de toi et mon baptême n'est plus.

Je ne pouvais m'y résoudre, t'arracher des tiens ?
Sachant très bien que je ne quitterais jamais ceux sans qui je ne serais pas là aujourd'hui.
Je tuerais Orphée si je le laissais.
Il a besoin de celle que je suis, et j'ai besoin de ceux qui sont devenus ma famille.

Je n'étais pas sa Salana.
Et il n'était pas mon Elliot.
Comme une certitude je me doute que lui non plus ne quittera jamais son clan qui lui sert de famille.

Un sourire s'infiltre sur mon visage.
J'avais décidé. Depuis le moment où je l'avais vu, j'avais décidé ce que je voulais faire.

J'effleure ses cheveux de mes doigts, et laisse glisser mon geste, sur sa joue, dans son cou, et mon geste s'arrête sur son torse.
Son cœur bat à tout rompre.
Je donnerais tout pour qu'il entrevoit à peine comme le mien battrait aussi s'il le pouvait.

_Je ne te demande pas de quitter les tiens...

Ma tristesse me submerge, et son cœur bat encore plus rapidement, comme s'il voulait s'extraire de cette poitrine que j'affectionnais déjà.

_Je te demande de ne pas me quitter, moi.

Je t'en pris, t'en supplie, mon bel ange fait battre ton cœur pour nous deux...

Que tombe son verdict, je n'attends plus rien de la vie.
Le meilleur est entre mes mains, je le caresse du bout des doigts.

D'un sourire, elle enchante ma vie, douce mélodie.
Son choix est arrêté, m'y soumettrais-je ?

Elle esquisse les gestes que sa main est née pour faire, je le sais.
Sa paume se loge contre ma poitrine, à sa place dévouée.

_Je ne te demande pas de quitter les tiens...

Je ne lui aurais jamais demandé la réciproque.
Je ne sais que trop bien le mal que créer pareil déchirement.
J'ai vécu l'agonie d'un deuil au sein d'une famille soudée.
Jamais, jamais je n'infligerais pareille douleur à son cœur pétrifié.

_Je te demande de ne pas me quitter, moi.

Oserais-je y songer ? Dieu que cette promesse est facile à formuler.
Je le crierai, le graverai, l'entaillerai, le signerai... je suis à jamais tien.

Et, comme pour sceller cette promesse muette, j'attire son visage au mien.
Les battements redoublés de mon cœur mis à mal m'assourdissent.
Fait prisonnier de mes paumes, son visage m'ensorcelle, ses prunelles me brulent.
Désireux de sentir ses lèvres fraiches apaiser le feu qui ravagent les miennes, je fais ce pour quoi je suis venu au monde.

Je l'embrasse. D'abord doux, puis passionné, notre baiser s'éternise.
Sa douceur consume mon cœur qu'achève le gout de ses lèvres.
Parfaite, elle me dévore comme je la veux.

Prenant tout son sens, la vie m'apostrophe.
Je suis né pour embrasser ses lèvres.

Le temps file.
Réponds moi, s'il te plais dis quelque chose, offre moi ce que je désire, dis moi ce que je veux entendre et je me ferais tienne pour l'éternité.
Sans le connaitre je sais que je le veux à mes côtés.

Je reste dans l'attente insoutenable, la peur parcourt tout mon être mort depuis bien longtemps.
Parle. Je me plierais à ta volonté.

Et enfin, il fait le mouvement qui signe ma délivrance.
Un baiser.
Celui que j'attendais tellement.
La chaleur de ses lèvres contre les miennes propage un sentiment en moi inconnu, ses lèvres sont exactement celles que je dessinais il y a quelque instant, oui évidemment elles sont parfaites, son baiser est parfait, que le temps se fige maintenant, ça n'a aucune importance, je veux mourir dans ses bras.
Je l'avais rêvé tant de fois, ce baiser avec celui que j'aimerais.

Mon premier baiser.

Je venais de l'avoir avec l'être le plus parfait de tout les temps.
Mes mains glissent sur lui, je n'arrive pas à me détacher de la perfection.
Son cœur bats si vite, je l'envie.

A contre cœur je détache mes lèvres glaciale des siennes en feu.

_Nymlia.

Seul murmure qui sort de moi, mon prénom.
Me diras tu le tien ?

Mes lèvres retournent un court instant sur les siennes, si je pourrais j'en tremblerais...

Je le regarde enfin, sérieuse.
J'ai besoin que tu me le promettes, rends moi vivante.
Ne me laisse pas plus attendre mon ange dénué d'ailes.

_Aime moi...

Dis moi que oui, même si ce n'est pas aujourd'hui, dis moi que tu m'aimeras, un jour...
Je le souhaiterais, je le rêverais, je le veux tellement, plus que n'importe quoi d'autre.
Je n'ai même pas pensé à le mordre, je ne pouvais me résoudre à mordre celui qui me complète déjà...
Oui, pour la première fois depuis que je suis devenue cette bête, j'ai envie de tout simplement...
Vivre.

.

Le parfait oxymore que représente notre union déchaine les éléments.
Le froid brulant heurte la chaleur glaciale et ce dans une délicieuse harmonie.
Si nous étions un chant, il serait envoutant dans toute sa tragédie.

Soudainement, et trop tôt, elle se détache de moi.

_Nymlia.

Son souffle heurte mes lèvres que rejoint sa bouche.
Trop court, trop vite, l'instant meurt dans le même geste qui la vu s'épanouir.

Son visage devient grave, ses yeux transpercent les miens.
Parle, dis-le et achève-moi. La fin est-elle si proche ?
Mes bras vont-ils être privés de toi alors qu'ils apprennent tout juste à épouser tes formes ?
Vais-je supplier Ren de mette fin à ma terne exist...

_Aime moi...

Inattendu, le soulagement n'en ressort que plus grand.
Ravivé, mon cœur s'enflamme.
L'infarctus aurait eu raison de moi s'il avait pu.
Car, nul doute, je subissais là une attaque de mon vieux cœur.
Amusé, je m'empare d'une de ses mains et la place contre ma poitrine.

- January est le nom que l'on m'a donné. Mais appelle-moi ton Aimé et achève ma résurrection.

J'appuie instinctivement sa paume contre mon cœur enragé.
Lis en moi Nymlia, mon amour. Sache que je t'appartiens tout entier.
Je penche alors mon visage vers le sien, incline la tête et mon front se pose contre le sien.
Nous ne sommes qu'un, je suis aujourd'hui complet. Vivant.

- Je t'aimerai... j'entame alors pour affirmer sa supplique.

L'évidence s'impose à moi, troublante.
Combien de minutes ont-elles suffit à ranimer mon être ?
Je clos mes paupières et m'abandonne à elle, à mes songes et espoirs nouveaux.
La scène que je vie est parfaite, puisqu'elle en est.
Elle met en œuvre deux entités rivales que réuni l'amour.
Deux êtres que tous opposent, des morts en vie, unis dans l'absolue.

- Plus que la vie elle-même.

.

_Plus que la vie elle même...

Je trésaille encore.
Comment une phrase pouvait me faire cet effet ?

Je serais et resterais alors l'amour de sa vie.
A jamais figé dans l'instant présent, je ne pouvais me résoudre à rentrer.
Pas ce soir, pas maintenant.
Je voulais du temps.
Et priais pour qu'Orphée n'envoie personne à ma recherche.

Je regarde ma main toujours posé sur sa poitrine.
Son cœur bat plus que jamais.
Je souris, mais je reste déçus, mon regard se baisse.

_Le mien ne battra plus jamais...

Mais s'il battait encore, mon dieu, mon beau January s'il battait encore tu saurais à quel point tu viens de chambouler mon existence solitaire et le monde entier l'entendrait.
Je voudrais tellement que tu puisses l'entendre, comme moi je me plais à écouter le tien.

Une force intérieure me commande de retourner promener mes lèvres sur les siennes.

_Je t'aimerais jusqu'a...

Je laisse mon souffle se mêler au sien qui s'accélère.

_La fin des temps, January Yswan.

Je prononce enfin son nom.
Sans aucun dégout, pour le première fois, je le prononce avec un sourire.
Je finis mon parcours et dépose enfin un baiser sur ses fines lèvres.
Je m'amuse même un moment à lui mordiller, pas trop fort, s'il saigne je ne sais pas comment je réagirais...

Je ressers mon étreinte autours de son cou.

Je l'aimerais jusqu'au jour de ma mort...

Perdu dans l'immensité de notre monde, mon chemin reprends enfin un sens maintenant que je suis dans ses bras.

.

Son regard se pose sur mon cœur que caresse sa main.

_Le mien ne battra plus jamais...

Plus qu'un constatation, ceci est un dégât, une lourde perte.
Comment réparer les outrages commis par une famille sans scrupule ?
Mon amour, ampute-toi de ce nom qui met mon corps à mal...

_Je t'aimerais jusqu'a... La fin des temps, January Yswan, me murmure-t-elle entre deux baisers.

Et c'est mon esprit qui rougit alors, confus et repentit.
Son nom n'importe pas. Il n'importe plus.
Que ce baiser m'achève, quitte à m'emporter !

Défaite d'une quelconque pudeur, elle joue de mes lèvres avec les siennes.
Ses dents s'emparent alors d'un tout autre symbole. Passionné.
Ses doigts glacés trouvent ma nuque qu'ils enlacent amoureusement.

Un miracle jonche ma route d'un ange et me libére du poids de mon nom.
Peut-il exaucer un seul vœux supplémentaire... pour nous ?

Délicatement, je m'écarte d'elle et avec une lenteur mesurée, lève ma main droite.
Je suis les formes de son ventre et effleure sa poitrine avant de souligner la courbe de son sein.
Son cœur a beau ne plus battre, je devine sa présence sous ce cuir tendu et impeccable.

- Je l'entends, dis-je dans un murmure suivit d'une petite pause. Boom boom. J'attends puis ajoute dans un souffle: Boom boom

Une minute passe tandis que j'invente les battements de son cœur pour le ressusciter.
J'accompagne chacun des souffles de deux petits tapes sur sa poitrine, du bout des doigts.

Je baisse alors les yeux et, contemplant ma main figée dans un des battements muets de son cœur, réalise.
Je suis amoureux fou de mon ennemi juré. Je l'enlèverai sur le champ si me le permettait la vie.

L'éternité nous tend les bras, resplendissante de toutes ses promesses.

.

Un vampire était donc capable de frissonner ?
Je n'y croyais pas, comme si je détenais le plus grand secret de tout le temps.
Cette idée est surement idiote, oui belle et bien idiote.
Mais lorsque sa main a parcouru les courbes de mon corps pour se poser à l'endroit initial de mon cœur, je jurerais sur n'importe quel code qu'un frisson m'avait engourdis l'être tout entier.

_Je l'entends... Boom boom... Boom boom.

Réanime moi, mon doux prince.
Je veux être vivante dans tes bras.
Tu l'entends réellement ?
Un soupire de soulagement m'échappe, heureuse de savoir que mon aimé comprenne combien ce sentiment que j'avais tellement envié, aux miens, et attendu emplissais mon être entièrement à présent.

Je souris.
Écoute le mon beau, ce battement que tu t'inventes, il n'est là que pour toi, et ne finira jamais.
Je te l'ai promis il y a quelques instants déjà.
Tu possèderas, et possèdes déjà, pour ce que cela vaut, mon cœur dans tes mains pour toujours.

Comment allais je faire avec les miens ?
Pour l'instant je n'en savais rien.
Je n'avais aucune idée de comment allais je surmonter le bourreau d'Orphée lorsqu'il l'apprendrait.
Oui, une seule et unique pensée faisait orage dans l'océan calme qui se tenais à côté de nous...

_Je suis fichus.

Oui, j'étais fichus.
Tout simplement.
Tout bêtement.
Fichus.
Par ce que mon amour pour lui venait de naitre, par ce que j'étais déjà prête à mourir sur le bucher s'il le fallait, rien que pour profiter encore un temps de ses yeux, de ses lèvres, de son nez, ses mains, de lui...

L'éternité sans amour s'appelle l'Enfer - ce que je vivais jusqu'ici - grace à January j'avais touché ce qu'ils appellent communément le paradis...

La rivalité qu'oppose nos deux clans, prétendue ancestrale est si lointaine...
Plus rien n'importe plus que son visage et sa voix, elle m'achève d'un rien.
Et, ce sourire par exemple, il vient à peine de naitre mais j'en suis fou.
Déraisonné, je n'obéis plus qu'aux lois que me dicte mon cœur.

_Je suis fichus, scande-t-elle alors.

Son aveu claque atour de nous, ahurissant.
Venais-je de la condamner inconsciemment ?
Heureux pouvoir qu'est celui de choisir l'être aimé...

Sa conclusion aspire mes réflexions avortées.
Fichus... nous le sommes tous les deux.
Mais, aussi sur que je suis Yswan, je m'élèverai.
Mon choix sera entendu et respecté auprès des miens.

Je ne suis pas Elliot, on ne me jettera pas.
Je ne suis pas de ceux que l'on abandonne.

Relève la tête ma Nymlia, ton cœur sourira de nouveau.
Je place délicatement mon pouce au creux de son menton.

- Je refuse de vivre caché.

Nul autre choix ne s'impose à mon esprit amoureux.
Profonds, mes sentiments sont sincères, lumineux.
La passion s'anime alors, bien qu'elle ne fut jamais diminuée
et me fait déposer un baiser langoureux sur ses lèvres glacées.

La complexité des choses m'échappe dans ses bras.
Tout sera différents quand je serais chez moi.
Absolument tout.

J'étais celle qu'on protégeait, et celle qu'on enfermait.
Interdit de sortie, ils avaient trop peur que je m'enfuis.
Ne comprends tu pas mon ange que je suis ici en fugitive ?
Je n'ai pas le droit d'aller et venir dans ce monde, alors comment pourrais je leur dévoiler que je venais de tomber amoureuse de celui qui m'étais formellement interdit.

_Je refuse de vivre caché.

M'avoue-t-il avant d'emprisonner mes lèvres avec les siennes encore une fois.

J'en mourrais si on essayait de me séparer de son être.
Mes peurs et mes angoisses n'ont plus aucunes importances, je les oublie sous peine d'en souffrir toute une éternité.
Une seule chose avait de l'importance :
Je me battrais contre les miens pour être tienne.

Je ne les renierais pas, je n'en aurait pas la force, mais je défendrais mon amour jusqu'au bout.
Même si pour cela je dois finir brûlé.
Nul pieu ou quelconque flemme n'éteindra celle qui venait de s'allumer pour toi mon amour.

_Je ne cacherais mon amour pour toi à personne.

Par ce que dans cette phrase se cachait la plus grande des vérités, j'étais follement et éperdument amoureuse de lui, et je ne pourrais, je ne voulais, cacher mon amour.

Aurais sombré dans la folie ?
Pour tomber amoureuse en un regard et de plus amoureuse de celui qui devrait être mon ennemis ?
Si la folie à le goût des lèvres de mon aimé, alors dans ce cas qu'elle m'entoure de ses bras maintenant et à jamais, si c'est cela que mon clan appelait être folle, je ne comprends pas pourquoi il craignaient tant ce sentiment...
Les Yswan ne sont pas des monstres, celui ci est un ange.
Le mien.

_Je ne cacherais mon amour pour toi à personne.

Peut-être le devrait-elle... je ne peux risquer une telle folie.
Si je la perds, qui viendra ramasser les débris de mon âme ?
Ren n'accepterait pas d'achever la loque misérable que je serais alors.
J'aurais beau m'écorcher, me bruler, me jeter en pâture... rien n'aura raison de moi.

Quel supplice devra-t-elle affronter une fois la vérité mise à nue ?
Sont-ils aussi cruels que le prétend l'histoire ?
Je jure sur l'honneur qu'il ne lui arrivera aucun mal.
Ma Nymlia ne souffrira aucun supplice.

- Il le faudra.

J'aurais voulu rendre ma voix tranchante, au lieu de cela, elle se brise.
Elle se fend et trahit mon malaise. Qu'elle sache...
J'ai pleinement conscience du paradoxe que j'expose alors.
Je refuse de vivre caché mais lui demande de ne pas dévoiler son amour...
Quel fou... quel sombre fou abrite mon âme ?

Soudain, ses paroles prennent tout leur sens et traduisent son courage.
Elle se dit fichue, preuve que sa fin est proche, à cause de moi...
Mais elle soulève le désir de ne pas cacher ses sentiments.
Ô, doux ange, ta perfection n'atteint-elle aucune limite ?

- Sois celle que tu es... je lui ordonne d'un murmure. Sois la Nymlia qui possède mon cœur enragé et fais le choix que ton esprit parfait ne regrettera pas...

Je m'en remets entièrement à son jugement.
Qu'elle choisisse pour nous, mon destin est sien.
Que la vérité éclate et je la défendrai jusqu'au trépas.
Qu'elle demeure cachée et son emprise sur moi perdurera.

Dans l'adversité ou l'allégresse, je suis à jamais tien.
Je serre alors sa main contre mon cœur, ce geste devient rituel.
Qu'il batte pour elle, puisque le reste m'indiffère.
Ressens chacune des impulsions ma Nymlia... elles t'appartiennent.

- Je t'aime. T'aimerai jusqu'à ce que cesse cette chamade.

_Je t'aime.

Même si mon aimé avait dit autre chose mon esprit ne s'était concentré que sur cela.
C'est deux syllabes, résumant exactement ce que je voulais lui dire.
Je pries le ciel de me donner juste un instant des larmes.
Car elles couleraient depuis longtemps, joyeusement le long de mon visage de poupée.

Mon beau prince, j'aimerais te le dire à mon tours.
Je le crierais même si le faudrait.
ais alors notre couple si parfait entrerais dans une banalité que je refuse en tout points.
Notre histoire d'amour sera tout sauf banale.
Je te le dirais un jour, ne te méprends pas, je t'aime aussi, et bientôt je te chanterais mon amour.

Dans une lenteur exagérée, j'en suis consciente, je colle mon front contre le sien, son regard me pénètre, je ne détournerais jamais mes perles bleus des siennes, je ne pouvais m'en détourner, je ne voulais m'en détourner.

_Mon choix est fait January...

January, j'aime son prénom, il résonne en moi comme l'écho de moi même.
Je souris, détournant mon visage du sien, je laisse mes lèvres effleurer son cou.

_Un des miens à le don de lire les pensées...

Continuant mon jeu dans le cou de mon amour.
Je sais qu'il comprends déjà ce que ma phrase signifie, même si nous voulons rester cacher, nous ne le pourrons pas le rester longtemps.

_Tu vas hanter les miennes jours et nuits.

Même si je le souhaite January, je ne pourrais garder mon amour pour toi secret.
Andréas lis en moi comme dans un livre ouvert, mais qu'importe, je serais là, à l'attendre prête à riposter, crois moi mon amour, je ne ferais rien qui puisse m'éloigner de toi trop longtemps.

Et même si un jours cela arrive.
Même si un jours nous devons être séparé pour un temps indéfinis.
Je reviendrais toujours ici en fugitive.
Attendant en chantant ton retour mon bien aimé.

» {* La belle enfant rêve t elle seulement encore de guerre? [FEAT Nymlia Spellain]