Comme un Vrai Père[Ren Yswan]

Ça ne m'arrive pas souvent, de voler sans raison.
Mais ce soir c'est ce que je fais, je vole sans but précis, oui, enfin non, je cherche January et Dawson, toujours fourrés ensemble, toujours à chercher la guerre.
Quand apprendront ils à être patients ?
Les Spellain m'ont amputé d'un fils, ils paieront.
Mais pas encore, tout est question de temps, une d'eux voit l'avenir, il faut d'abord qu'on comprenne son pouvoir.
Pour attaquer et les brûler, enfin.

Ils sont introuvables, encore une fois.
Reflétant le noirceur de cette nuit mes ailes brillent sous les rayons de la lune.
Je déteste cette plait qu'on m'a imposé, plus animal qu'homme, jamais je ne m'y ferais.

Je survole notre jardin, et je vois l'ange de notre maison.
J'aime Sybille, c'est mon ange personnel, mais Barbara est celui de toute la famille.
Mon vol prend fin lorsque je touche enfin le sol, je jette un regard sur cette fontaine nous représentant, tous, j'observe...

-Tu voulais me voir ou...Tu passes juste comme ça?

Coupé dans ma contemplation du vide qu'occupé la statut d'Elliot, je me retournes vers Barbara.

_Je ne voulais pas forcément te voir...

Je m'assoie sur le rebord de ma fontaine.
Mes ailes touchent l'eau, j'en frissonne, et mes plumes s'hérissent, si cette action est possible, s'entend.
En tout cas c'est l'impression que ce contact me donne.

_Mais maintenant que je suis là, je me demande ce que tu fais ici...

Je souris, et lui fait signe de venir s'assoir vers moi.
Ma fille de baptême n'a pas l'air heureuse.
En père adoptif je ferais tout pour l'aider.
Dit moi quels sont tes maux mon ange, j'essaierais de les apaiser.

Ma douce enfant me rejoins.
Tourmenté par son passé, je pense, comme la plupart d'entre nous, que l'ange devrait oublier.
Même si nous prétendons le contraire, même si je prétends le contraire.
Nous ne sommes pas humains, quoi qu'on dise, elle devrait le savoir, son Dawson était loin de l'humanité, lorsqu'il se transformait.

-Je pense...Toujours à la même chose...Tu dois surement savoir de quoi je Parle,n'es ce pas?

Oui je le sais, comme tout le monde.
Ne te comportes pas comme cela, bel ange, tu vas courir à ta perte seule.
Ca tu devrais en prendre conscience.
Les Spellain ne t'épargneront pas, ne te morfond pas, nous n'en avons pas le temps...
Ma pensée sonne comme un mensonge, nous avions du temps, l'éternité justement.

-Mes parents .
Je ne devrais pas pensé à eu n'est ce pas??

Souffle l'enfant esseulé.
La vérité dans sa voix me transperce.
Je savais que certains d'entre eux, n'étaient pas réellement heureux, mais ils se complaisent dans ce qu'ils possèdent.
Elle non, de toute évidence, mon ange est déchue.

-Je n'aime pas parler de sa...

Et même lorsque ses problèmes sonnent justes, elle n'aime pas.
Que pourrait satisfaire notre petite fillette ?
Je n'en ai aucune idée, et cette perspective m'anéantit.

Je souffle, le battement de mon cœur se ralentit, calme.
Je laisse courir ma main sur l'eau. Parfaitement fraiche.

_Tes parents sont morts, Barbara...

Plus comme une sentence qu'autre chose, ma phrase semble rendre encore plus réels les faits.
Cette fois je retiens mon souffle, j'aime m'amuser avec cette capacité, respirer, dormir, rêver, les Spellain n'en ont plus besoin, les fous.

_Depuis longtemps... L'éternité est notre, oublie ton ancienne vie qui s'est déroulé il y a tant de temps.

Encore plus véridique je m'en veux de dire ça à mon enfant.
Mais elle en a besoin, qu'importe qu'elle pleure.
Les larmes font toujours du bien.

-Toi tu l'as oublié?

De quoi parle-t-elle ? De mon passé ?
Comment ose-t-elle me demande une chose du genre ?
Qui oublierai un passé tel que le mien ?
C'est moi qui détient notre secret. L'ange l'aurait-elle oublié ?

Désolé...

Et elle s'excuse, encore, la petite sotte.
Nous sommes éternels, pas besoin de penser aux regrets.
Ses idées m'énervent.
Mais je garde mon calme, puisque je suis son père.
D'ailleurs il faudrait qu'elle en prenne conscience.
Je suis son père. Depuis des centaines d'années. Immortel.
Son vrai père ? Elle ne doit même pas se souvenir de son visage.

_Barbara, tes parents sont morts. Depuis longtemps, tu le sais.
Tu ressasses des choses qui n'ont pas lieu d'être.

Oui, elles n'ont pas lieu d'être.
Alors qu'elle arrête, et qu'elle vive. Puisque l'éternité fait partie de nos vies.
Qu'elle vive, sans penser. Qu'elle vive pour son amour.
Et qu'elle stoppe ses enfantillages.