A mort les castors!!!!!!!!!!! (Feat Sidonie)

Sidonie avait faim, je le lisais dans ses pensées. Et bien sûr, le fait qu'elle ait beaucoup d'appétit ne faisait qu'accentuer le mien. Elle vit dans mon avenir que j'allais chasser le castor et je n'eus même pas besoin d'ouvrir la bouche pour lui proposer de venir avec moi. Et elle sut tout de suite qu'elle était invitée.
J'aimais bien lire les pensées de Sidonie. D'une parce que c'était fascinant de voir à quel point son esprit pouvait être retors, et de deux parce que c'était aisé de communiquer avec elle. Elle prévoyez mes réponses, j'entendais les siennes...
Nous arrivâmes au lac rapidement.

- Il sortent quand? Lui demandais-je.

Que c'était pratique de chasser avec elle, elle savait toujours à quel moment exact la proie apparaitrait devant nous.

J'écoutais son compte à rebours avant de me préparer; quand je chassais j'étais quelqu'un d'autre. Je redevenais l'insensible et cruel Andreas, sans pitié. Oui pas de pitié pour les castors! Faute de mieux... Mais là, je n'y pensais pas. Je ne pensais qu'à ma proie. Mes proies.
J'étais guidé par mes instincts. C'était d'autant plus facile quand je chassais avec quelqu'un qui en faisait de même.
Elle finit avant moi, mais ne fit aucun bruit afin de me laisser profiter au maximum de ma proie. Si je n'étais pas aussi occupé, je l'en aurais remercier.

"Un castor, deux castors, trois castors..." Se mit-elle à penser.

Commençait-elle à s'ennuyer? Je rejetai mon repas au sol une fois que j'eus fini. Je me retournai ensuite vers, elle. Elle souriait.

"Plus de castors"

J'étouffai un rire. J'aimais vraiment sa manière d'envisager les choses. On était vraiment sur la même longueur d'onde. Un sourire innocent se dessina sur son visage.

- Bien mangé? Me demanda-t-elle.

- Il manquait un peu de sang humain, je dois l'avouer, plaisantai-je. J'ai apprécié que tu ne joues pas avec ta nourriture pour une fois. J'avais trop fain pour être déconcentré.

Je repensai à ma première réplique. Il n'y avait qu'un seul bon côté à manger des animaux. Ils ne pensaient pas. C'était l'argument qui m'avait convaincu pour suivre le régime alimentaire de Jane. Ce n'était certainement celui d'épargner des vies.

- Je ne voulais gâcher ton dîner... Et puis Liam m'a fait remarquer que parfois, cela pouvait gêner les gens...

'' Evitons de t'inonder de mon amour passionnel, mes pensées et moi.''

Je souris. S'il y a bien une personne qui évitera toujours d'inonder les gens d'amour, c'est bien elle. Elle avait tellement peur que nous sachions l'importance que nous avions pour elle.
Je ne pris pas la peine de répondre. En fait, j'avais encore soif. Ces bestioles sont amusantes, mais si petites. J'aurais mieux fait de préférer la biche, comme Nym'.

- D'autant que tu aurais finit par ne plus vouloir de moi pour aller chasser, ajoutai-je en souriant.

Rien n'était moins sûr. Si je n'avais pas eu aussi soif - j'avais quand même soif pour deux, à cause d'elle -, ça ne m'aurait pas déranger. Etre dans sa tête à ses moments là était presque aussi jouissif que sentir du dang couler dans sa gorge. Mais Quand j'avais soif, une seule option s'offrait à moi : l'assouvir. Je préférais donc ne pas lui dire ce que j'en pensais.

'' - Un petit castor se retrouva tout esseulé
Se pendre il s'en est allé
N'en resta plus.... du tout? ''

Je souris, c'était exactement ce qu'il me fallait. mes lèvres se retroussèrent d'anticipation. Elle savait que j'attendais son signal.

'' ...Attention, 3, 2, 1, partez! ''Aussi vif que l'éclair, je bondis sur l'animal en question. J'étais redevenu instinctif en un clin d'oeil. Au fond, nous étions sûrement des bêtes pensantes. L'animal n'eut même pas le temps de se débattre ; son instinct de survie n'avait même pas encore eu le temps de l'avertir du danger. Ce fut plus rapide que le premier. Je ne prenais pas mon temps pour le faire durer plus longtemps cette fois. J'avais parlé de sang humain. Boire un autre sang l'instant d'après était décevant. Je laissai tomber la carcasse.

- Comme ça doit te manquer...

''... le sang humain, s'entend. ''

J'haussai les épaules, me donnant un air désinvolte. Comme si concernant ce sujet, je l'étais, désinvolte.

- En réalité, le sang humain, il me manque comme à vous tous, sauf que moi, je ressens votre manque à vous, en plus du mien.

Je me tournai vers le lac et contemplai alors l'eau.

- Ce qui me manque vraiment, c'est le reste. Tuer pour le simple plaisir de tuer, piller, détruire, récupérer, voler. C'est pas drôle, sinon. Le sang humain, c'était la cerise sur le gâteau. Tuer quelqu'un pour mon bénéfice personnel, pour assouvir ma soif, ça, c'est le nappage.

Et voguer, voguer et voguer encore. Si j'avais connu tout ça avec Jane à mes côtés, alors tout aurait été parfait.

- Mais j'ai pas à me plaindre, je suis entré dans une famille en pleine guerre. Ce serait le comble si je ne trouvais pas quelqu'un à massacrer. Ajoutai-je en me tournant à nouveau vers elle avec le sourire d'un enfants qui découvrent les cadeaux de noël au pieds de son sapin durant tous les jours de l'année.

- Fréquenter Liam autrement que lorsqu'il vient de chasser doit être éprouvant pour toi, soupirai-je.

Je ne répondis pas, je n'en avais pas besoin, elle avait compris. S'il y en avait un qui pouvait me faire replonger, c'était bien lui. Je devais déployer des trésors de persuasion pour ne pas me laisser entraîner par nos pulsions. Je me retournai vers le lac, regardant le soleil se refléter sur les vagues. Et pourtant, tout ça me manquait tellement. Mais Jane. Ce simple nom suffisait à me faire oublier mes envies de fuites.
Quand je pensais à Jane, la Raison reprenait ses droits. Je n'avais pas le droit de partir. Abandonner ma famille dans un moment pareil? Et puis quoi encore? Et puis il y a Nym', si je ne gardais pas un oeil sur elle, l'inquiétude allait me ronger. Rien que de penser à ce qu'elle faisait pendant que je chassais. J'étais prêt à parier mon prochain repas qu'elle tentai de s'enfuir à l'heure qu'il était.
L'eau miroitante continuait à me narguer.

- La piraterie est un art, le meurtre un jeu... Comme ca devait être passionnant...

Elle ne vit pas mon sourire, même si elle avait du le prédire, je ne savais pas, elle était plongée dans son imaginaire.
Oui, aucun doute, elle aurait fait un pirate hors pair. Elle avait ça dans la peau. Comme moi, pensai-je en soupirant doucement.

'' Hissez ho, l'âme des pirates, jamais ne mourra.''

Une vague de souvenir me submergea. Tellement de souvenir, que je ne l'entendis même plus, je ne me rendait même plus compte de sa présence. Pendant quelque minutes, j'étais de nouveau Andréas Gibbs, le second du capitaine. J'étais sur le bâtiment, une bouteille de rhum à la main, avec le reste de l'équipage. "Yoho, quand sonne l'heure, hissons nos couleurs..." Le bon temps...
'' Je m'égare dans l'anticipation de ma future confrontation, suis je pardonner de t'avoir laisser à tes pensées? ''

J'eus un imperceptible sursaut quand j'entendis à nouveau ses pensées.
Bien sûr qu'elle était pardonnée, mes souvenirs étaient tout ce qu'il me restaient de cette période bénie où j'avais la certitude que l'Enfer m'ouvrirait ses portes incessamment sous peu. Je sentis qu'elle avait soif, moi j'étais plein, mais ça ne m'empêcha pas de retrousser mes lèvres. Sa soif de vengeance me rappela à la mienne.

-Veux tu que je trouve un immortel? Il te suffira de l'égorger, le dépouiller de tout ses biens, détruire les alentours et t'enfuir par la mer pour assouvir tes envies de pirateries.

La proposition était si tentante! Me mordant les lèvres, je me laissais emporter par sa vision : moi en train de détruire le Yswan, son monde de petit ange parfait écœurant, puis voguant à nouveau sur le mers... STOP!
Et Jane dans tout ça? Et Nymlia? Et Orphée?
Je regrettais tant l'époque où seul moi comptais, même l'équipage, passait après, raison pour laquelle je ne pouvais être capitaine. Il était révolu, en même temps que la vie que je m'étais choisi.
- Tant pis pour l'acte de piraterie.

Ce n'était qu'un murmure, mais c'était comme si elle me l'avait crier dans l'oreille.

- Je n'aime pas ça. Avoir des attaches, être aussi dépendant... Nymlia est sans arrêt en train de se plaindre de sa prison, mais qui se soucie de la notre? Demandai-je, en colère maintenant.

Elle savait que ce n'était pas contre elle, ni même contre Nymlia ou un quelconque membres de la familles. Contrairement à elle, je n'avais pas peur d'afficher à quel point je les aimais.
Les poings fermés, je me maudissais d'être si faibles. Je me retournai vers elle, le visage crispé, retenant la fureur qui bouillonnait en moi.
Il n'y avait que devant elle que je pouvais me permettre ce genre de réaction. Je me devais de faire bonne figure devant les autres.
Elle hocha la tête gravement, mais ne répondit pas. Inutile, je savais ce à quoi elle pensait.

Le calme de ses pensées me permit de me vider de ma colère. Petit à petit. Les émotions des autres étaient souvent contagieuses.
Mais ma fureur, comme elle s'en rendit compte, me laissa une douleur dans la gorge que seule le sang pouvait calmer.
A cours de castors je l'écoutais chercher une autre option. Je n'eus même pas à demander.


'' Tout les castors s'en sont allés, que dirais tu d'empiéter sur le terrain de chasse d'Orphée pour une fois? ''

Les ours étaient le mets préféré de notre père d'adoption. Je n'étais pas du tout contre, un éléphant n'aurait pas calmer cette impression de soif qui me submergeait.
Je la regardais se concentrer, laissant les images qu'elles voyaient m'envahir. Ils approchaient.

'' Clap, clap, écoutes les clapotis de l'eau sous leurs langues... Ils arrivent, Oh oui! ''

Son excitation se ressentait tellement que je ne pus faire autrement que la sentir aussi. Une fois encore, j'attendis son signal, tandis qu'elle se régalait déjà d'anticipation. Comment rester en colère? Ses pensées étaient tellement distrayantes.
Elle sourit quand elle vit qu'ils approchaient encore. Nous n'en aurions plus pour longtemps à attendre.

'' Ils sont là, ils sont arrivés... Il ne reste qu'à bondir.''

Je les vit aussi, et la seconde d'après, j'étais sur l'un d'eux. Il était tellement facile de les prendre par surprise. Ces animaux étaient tellement forts qu'ils ne prenaient même pas la peine d'avoir un instinct de survie. C'était des prédateurs. Sauf aujourd'hui. Est-ce qu'à l'approche de notre mort, nous serions aussi aveugles du danger qu'eux? Non, certainement pas Sidonie et moi. Et puis ces animaux n'avaient pas de cervelles. Aucune pensée ne les animait. C'était comme écouter penser un bébé. Enfin même un bébé avait plus de jugeote qu'eux.
Le combat fut donc facile, il me suffit de me jeter sur l'un d'eux. Avant qu'il n'ait eu le temps de comprendre quoique ce fût, mes dents s'étaient déjà enfoncées dans sa chair. Un cri de détresse se perdit dans sa gorge chaude, se noyant dans le sang qui coulait à flot dans la mienne.
Je ressentis un tel sentiment de victoire. Etait-ce seulement le mien? Ou est-ce que Sidonie était-elle elle aussi en train de se délecter de la pauvre puissance inutile de l'animal?
Je finis avant elle. Relachant la carcasse de l'énorme bête qui s'écrasa au sol, j'observai ma soeur se désalterer à même la gorge d'un ours faisant deux fois sa taille. Elle paraissait si petite en cet instant. Je dissimulai mal le rire que provoqua cette image.

- Rassasié? me demanda-t-elle avec un sourire.

Je lui rendis son sourire. Quel plaisir de chasser avec elle.

- Tu sais aussi bien que moi ce que je vais dire, mais je le dis quand même. Tu es très sexy quand tu chasses l'ours. Déclarai-je dans un éclat de rire.

J'avais retrouvé toute ma bonne humeur à présent. Oui, j'étais rassasié et joyeux.

- Je serais toi, je reverrais un peu mon mode alimentaire. Te voir chasser le chien est loin d'être aussi distrayant. Repris-je.

Je ris à nouveau. Je savais bien qu'elle ne m'attaquerais pas. Ce que je disais ne la touchais pas réellement. A force de lire dans ses pensées, je la connaissais mieux qu'elle ne se plaisait à l'admettre. Et il en était de même avec tout les autres membres de ma famille. Je connaissais leur faiblesses, leur force, leurs moment de doutes, leurs certitudes. Les vérités qu'ils cachaient au fond d'eux. Je savais tout. Je pense que l'origine de mon envie de les protéger était là. Si je m'étais tellement attaché à eux, moi qui n'avais jamais été bon qu'à défendre mes propres intérêts, c'était parce que je savais tout d'eux. La vampire qui m'avait transformé n'avait pas fait les choses à moitié. Voila ce qu'elle avait fait du monstre égoïste, égocentrique et cruel.
Seul Elliot échappait à la règle, mais c'était un cas à part. Ca ne m'empêchais cependant pas de comprendre ses réactions. Il ne me cachait pas tout.
Riant toutjours, je fis un pas en avant et penchai la tête sur le côté.

- Tu oserais? Demandai-je en haussant un sourcil, comme si je n'avais pas entendu le reste de ses pensées.

J'avais mis une petite dose de défi dans ma voix. Petite, parce qu'il ne faut jamais trop en faire lorsque l'on titille la bête qui se cache derrière une personne telle que Sidonie. Le monstre en elle ne se cachait jamais bien loin et était prompt à la détente.
J'étais détendu, à présent. Toutes les choses qui me contrariaient quelques minutes auparavant étaient retournées se cacher derrière les barrières que je m'étais fixées. J'avais presqu'envie de jouer.
Elle du voir mes intentions, car elle sourit.

- As-tu un jeu à me proposer?

Bien sûr, Sidonie avait toujours un jeu à proposer aux gens aussi sans scrupules qu'elle. D'ailleurs, je vis qu'elle ne mit pas longtemps à avoir une idée. Je souris à l'avance. C'était parfait.

La traquer... C'était tentant. Ce serait compliqué, j'aimais les choses compliquées...
Elle se mit à courir. J'essayais de ne pas penser, réfléchissant à plusieurs stratégies à la fois. C'était le meilleur moyen pour garder un minimum de surprise.
J'attendais encore. Je la laissais flirter à la limite de mon pouvoir, sinon ce n'était pas drôle. Je n'attendis pas qu'elle en sorte, cependant. L'odeur des vampires n'est pas de celles que l'on traque facilement, seules ses pensées me permettraient de gagner.
Je partis sans réfléchir. Je devais me laissais guider par mon instinct, mais je savais qu'elle anticiperait tout mes faits et gestes. Quant à elle, elle ne pouvait me cacher ses pensées. Cette traque ne finirait que lorsqu'un de nous se lassera. Et nous étions des félins, nous nous lasserions trop vite.
Mais pour le moment, je ne me lassai pas, je m'amusais de la difficulté de la chose. Encore mieux que d'habitude.
Elle réfléchissait à cinq pistes en même temps et avait fermé les yeux pour ne pas que je vois son chemin à travers eux.
Ca promettait d'être encore plus intéressant que je le pensais.

Aveuglés tout les deux, je ne me fiais plus qu'à l'odeur ténue que sa trace laissait. Nous avions à peine commencé que le jeu avait déjà perdu de son piquant.
Les jeux où personne ne gagnent ne sont amusants qu'un temps. La seule chose qui continuait à être divertissants, c'était qu'elle était parfaitement capable de me surprendre. Excitant, j'attendais le moment où elle le ferait. Je savais qu'elle le ferait, sans savoir comment.
La surprise était quelque chose que j'avais peu à peu perdue au fils des siècles. L'omniscience et l'effet de surprise était complètement incompatibles.
Mais ici, aveuglés par ses yeux fermés et ses chansons - que je connaissais par coeur, bien entendu -, l'appréhension joussive que je ressentais me faisait accélerer.
Elle était capable de tout, je serais déçu si elle n'essayait pas de me surprendre.
Son odeur se rapprochait, mais je ne la voyais pas. Je souris.
C'est alors qu'elle attérit en face de moi. Je m'arrêtai net.
Elle rit de son rire angélique.
Je souris. Sidonie Spellain n'était pas un ange, mais elle aurait cruellement manqué d'intérêt si elle en avait était un. Jane était le seul être angélique dont les pensées ne m'enuyaient jamais. Jane, ma Jane était un ange.

- Egalité? Me demanda-t-elle.

Je ne répondis pas. Je souris en coin et commençai à me diriger avec le château. Elle me suivit - même si en réalité, nous avions commencé à marcher en même temps, dans la mesure où elle avait vu mon prochain mouvement avant que je le fasse.

- Existe-t-il un jeu sur Terre où nous ne finirions pas à égalité?

Ma question était purement réthorique. A vrai dire, il n'y en avait pas. Dès qu'il s'agissait d'utiliser l'esprit, nous étions tous les deux aussi doués l'un que l'autre.

- Peut-être y'en a-t-il en enfer? Demandai-je en souriant.

Nos avis divergeaient sur un point. J'espérais bien au contraire pouvoir un jour découvrir ce que j'avais cru pendant toute mon humanité atteindre rapidement. L'enfer me paraissait tellement excitant, un jeu de plus.
L'éternité était bien trop longue. Je savais qu'un jour, je me lasserais. Je n'éprouvais aucune jouissance à faire du sur place, personnellement.
L'éternité était pour les lâches qui avaient peur de la mort et de l'enfer, lorsqu'on a vécu assez longtemps. Viendra le jour où j'aurais testé tous les plaisirs que cette Terre m'offrira.
Ce jour-là, je n'aurais nullement peur de mourir à nouveau. Je ne resterais que pour Jane. Elle n'était pas faite pour l'enfer, elle était bien trop douce pour cela.

- Et bien, dans ce cas, faisons preuve d'imagination. Nous trouverons bien des jeux aux cours des prochains siècles. Répondis-je avec un sourire.

En attendant, retrouvons nos drogues respectives. Je souris en voyant la scène qui se déroulait dans la tête de Sidonie.
Liam allait m'attendre dans ma chambre, incessamment sous peu. Peut-être même y était-il déjà. Une énième confrontation. Rien de bien dangereux. Juste un imbécile jaloux qui viendra enquiquiner un pirate barbé.
Je souris à Sidonie avec un haussement d'épaules.

- Tu pourras dire ce que tu veux, c'est un crétin... Déclarai-je dans un nouvel haussement d'épaules.

J'évaluai la distance qui nous séparait du château et sourit.

- On fait la course? Proposai-je

En bonne vampire sans foi ni loi, elle partit en avance. Ce manque de fair-play m'amusait. Fair-play? Nous? Et puis quoi encore!
Je l'imitai. J'étais plus rapide qu'elle et ma victoire était déjà prévue dans sa tête. Je souris, me laissant gagner par la vitesse. Nous étions des êtres si froids que même le vent qui soufflait avec force alors que nous fendions l'air était tiède.

J'étais si bien que la vision qu'elle eut à se moment là me frappa de plein fouet. Nymlia! Non pas ma Nynie avec le Yswan indestructible! Je m'arrêtai, revenant rapidement vers Sidonie, inquiet.
S'il arrivait quoi que ce soit à Nymlia, si cet Yswan osait s'approcher d'elle et lui faire du mal, je jure devant Dieu et Satan qu'il pourra compter les jours dans une tombe dans laquelle il restera pour l'éternité, en attendant que nous découvrions le secret de leur mort.
Mais avant même que j'imagine une trentaine de façons de lui faire regretter quelques gestes qu'il aurait pu faire, Sidonie me prit au dépourvu.

- Je t'ai eu! Dit-elle avec un sourire.

Surpris comme cela m'arriver rarement, je regardais Sidonie repartir en courant et me doubler.
Fronçant les sourcils, je ne savais plus ce que je devais croire. Elle étais parfaitement capable de ce genre de coup bas. Mais il se pouvait aussi qu'elle couvre Nymlia.
Tout le monde au château savait à quel point je pouvais être protecteur et Sidonie avait en tête d'autres moyens de la protéger que celui que j'employais à la demande d'Orphée.

Me remettant à courir, j'arrivais au château en même temps qu'elle.
Egalité, une nouvelle fois.

Mais si tu avais vraiment chercher à tricher, tu l'aurais su... Explique moi... Tu sais que je vais te demander des explications.