|- Vivre ou laisser mourir -| ─ [Sidonie Spellain]

Sonné, choqué, bouleversé, perturbé, incendié, ravagé, vivant... Définitivement vivant.
Quel adjectif placer sur un cœur ranimé, une existence chamboulée, une vie retournée ?
Je venais clairement d'être déterré sans avoir eu conscience un jour d'être mis sous terre.

Sans autre but que raviver son sourire, sans pensée parasite venue troubler ma vision, j'avance.
Je ne sais ni où je vais, encore moins ce que j'y ferai une fois la limite atteinte mais qu'importe.
Je me fous éperdument du vent et des saisons, des querelles et du temps qui passe.
Un seul cœur, magnifique, existe dans mon monde. Et ce cœur ne bat plus.

Spellain, Yswan... dire que toute ma vie se résumait à une appellation jusqu'aujourd'hui.
Depuis quand rentrais-je dans une catégorie spécifique ?

Soudainement conscient de m'être laissé guidé jusqu'au parc, j'observe les environs.
Plutôt tranquille comme endroit. On y imagine pas la Mort venir flirter avec un inconnu égaré.

Un craquement, l'effleurement d'une feuille morte et mes sens s'éveillent, alertes.
Je connais cette odeur, je sais cette sensation, on me la décrite tant de fois...
Le danger d'être confronté à un mort vivant, une bête.

Mais tout ceci est faux, je le sais mieux que quiconque désormais.
Je me retourne brusquement et fais face à un vampire du même nom
que celui que porte désormais mon cœur, mais pas de la même race.
De toute évidence. Des races à part.

Clap, clap, clap...
Un petit chien égaré.
Pauvre bête, où est ton maître? Qu'importe, tu n'aurais pas dûs t'éloigner. Je m'approche de l'animal, bondissant près de lui.
Le parc est désert, tant mieux, je suis d'humeur joueuse.
Les chiens sont intelligents, instinctifs. Ils flairent le danger, toujours. Autant dire qu'ils me fuient, tous.
Preuve que je ne suis pas humaine: Aucun d'eux ne veut être mon ami. J'échappe un rictus a cette pensée. Le chien prend peur, s'enfuit.
Oh non, non, non, reviens ici mon joli.
Je saute, bondis. Et tandis ce que mes dents s'enfoncent dans sa chair, il cesse de se débattre, il sait que ca en est finit de lui.

- Merci mon joli, murmurai-je a l'attention de la carcasse inerte à mes pieds.

Je ferme les yeux, laissant pour une fois le passé aux autres et laissant mon esprit vagabonder dans le présent. Le silence m'entoure, le calme se fait. L'ennuie s'immisce en moi.
Puis soudain, un coeur. Une chamade rapide et irrégulière, un coeur amoureux. Un sourie se dessine sur mon visage. Un nouveau jeu, une distraction nouvelle.
Je m'approche de lui, il le sait, il l'entend, il se raidit. Etrange.
Ne soit si vite effrayé mon tout beau, il n'est pas encore temps.
Je me stoppe, hébétée avant d'éclater d'un doux rire cristallin dont l'écho se propage autour de nous.
January Yswan...
Je le sais, je le vois, tu n'as pas peur de moi. Mais tu hésites. J'ai lu l'hésitation dans ton regard avant de passer à l'attaque... Pourquoi?
Laissons le futur pour le moment, je veux connaître le passé.

- Bonsoir, dis-je d'une voix chantante, il n'est pas un peu tard pour se promener seul ici, dis moi?... Fais attention bel enfant, tu pourrais tomber sur une bête sanguinaire.

J'affiche devant ses yeux surpris mon sourire le plus angélique. Raconte moi ton passé, petit Yswan, je promets de ne pas te tuer en retour...
Du moins, pas ce soir.

J'ai beau essayer de voir avec les yeux qui furent les miens quelques heures plus tôt, rien ne vient.
Ce ne sont donc pas les Spellain qui provoquent en moi une tumulte de sentiments contradictoires, seulement Elle.
Intrigantes créatures que sont ces buveurs de sang.
Le cadavre s'approche de moi.
Mon cobaye d'un soir renforce ce qui n'est désormais plus un doute : elles sont différentes.

- Bonsoir. Il n'est pas un peu tard pour se promener seul ici, dis moi?... Fais attention bel enfant, tu pourrais tomber sur une bête sanguinaire.

Cette description lui scié à ravir mais me trouble pourtant.
Le monstre qui me fait face ne me connait pas et à la prétention d'affirmer le contraire.
Si l'ennui la ronge, je lui offre un divertissement de premier choix.

- N'est bête que celui qui en a le visage, je réplique en souriant.

Que parle ma tête, puisque mon cœur est ailleurs.

Sa tête est avec moi mais son coeur est ailleurs... Amusant.
Que ce passerait il si je le lui arrachait? Peut être serait il pleinement avec moi de cette façon.
Il me domine, je parais étrangement faible et sans défense face à lui. Que les apparences sont trompeuses.
De nous deux, il est facile de trouver lequel parait le plus effrayant.

- De nous deux mon cher, les apparences font probablement passer pour bête celui qui l'est le moins.

Les battements incessants de son coeur m'exaspère, ne pourrait il donc pas le faire taire. Fait taire ce coeur mon tout beau, avant qu'il ne quitte ta cage thoracique.
On dit qu'un coeur amoureux est toujours plus douloureux lorsqu'il est arraché...

- Qui te retient donc aussi loin de moi mon tout beau? Les soubresauts de ton coeurs te trompent.... Qui est elle?

Que je la tue sous tes yeux. Oui, le spectacle serait des plus fascinant.
Qui est elle donc?

Elle approuve la moindre de mes pensées.
Aussi sur qu'elle est la bête, je sais que je ne suis pas sa proie.
Quelle dose de rage peut contenir un être aussi minuscule ?
Si petit et différent du seul être au monde...

- Qui te retient donc aussi loin de moi mon tout beau? Les soubresauts de ton cœur te trompent....

Amusé, je porte une main à ma poitrine.
Le palpitant bat la chamade.
Je me demande alors combien de temps durera cette symphonie...
Pas un battement ne fut ralentit depuis que mes yeux se sont posés sur elle.

- Qui est elle ?

Excellente question ma chère.
Depuis quand les bêtes conversent-elles ?
Mais, tout aussi disposé que je le suis présentement, mon ravissement fait écho au sien.

- Elle est... Elle est comme une maladie et son antidote à la fois. Elle est le poison qui parcoure mes veines et embrase mon cœur trop peu discret pour toi. Elle est cette créature divine dont les courbes n'ont rien a enviés aux anges...

La monstruosité me rend le sourire que je lui tends. Est-elle seulement capable d'amour ?
Je sens que derrière son regard mort se cache un être qui continue de vivre, profondément enfouit en elle.
Mais ai-je seulement envie de la connaitre ? La négative s'impose à moi tellement vite que j'en suis amusé.
J'observe ses manières et cache un rire fugueur dans un large sourire.

Soudain gêné par une odeur désagréable qui nous entoure, j'en reviens à elle.

- Ça sent pas le chien mort ?

Son coeur s'emballe de plus bel, le pauvre enfant.
L'inconstance de ces immortels aura bientôt raison de cet amour. Son coeur ne battra bientôt plus pour elle. Après tout, l'un d'entre eux a bien quitter les siens pour notre Salana. Le coeur de ses êtres immondes est si changeant...
Cependant, a le voir s'agiter ainsi avec véhémence face à un amour nouveau m'arrache un sourire.

- Ton discourt ne manque pas d'amour... Quoi que la passion semble faire quelques peu défaut...

A moins que la passion soit présente et que la mienne éclipse les autres. Aucun amour ne peut rivaliser avec le mien. L'intensité de mes sentiments rendrait ridicule n'importe quel amour autre que le mien. La haine intensifie l'amour, de la méchanceté née la passion... L'éternité fait croître les sentiments.
Je prévois sa phrase avant qu'elle ne franchisse la barrière de ses lèvres. Un sourire d'anticipation s'installe sur mon doux visage.
Je suis un monstre mon tout beau, tu l'as dit tout même.

- Probablement... La nature est telle que je dois me nourrir, joli Yswan. Et la fidélité que je voue à mon clan, à défaut d'une quelconque bonté de ma part, me fait préférer les chiens aux humains...
Préférerais tu sentir l'odeur du sang humain?

L'horreur que lui inspire ma condition prend enfin toute son ampleur dans son regard. Le monstre que je suis le laisse pantois. Bel enfant, j'étais un monstre bien avant d'être immortelle. Bien, bien avant.

- Préfèrerais tu sentir l'odeur du sang humain?

Rares sont les instants où ces monstres sont fiers de leur condition de bêtes assoiffées de sang.
Pauvres êtres victimes des défaillances que leur impose leur condition...
Mais celle-ci déroge à la règle, indéniablement.
Comment ose-t-elle poser la question ?... Folle bête.
Est-elle privée de cerveau, en plus de sentiments ?

Son air ravi me fait prendre conscience de l'horreur qui anime mon regard.
Et bien soit, qu'elle sache le dégout qu'elle m'inspire, je ne suis plus tout à fait moi.

Je suis humain. D'une condition supérieure, chose sure, mais une humanité profonde est encrée en moi.
J'observe un instant le silence. Que dire à cette petite chose...?
La seule motivation qui anime mes membres est la perspective de retrouvailles prochaines.

Mon cœur s'emballe, résonne comme pour approuver mes pensées. Je la reverrai.
Ces battements abimés dérangent la bête, son expression le laisse transparaitre.

- As-tu seulement des restes de ton humanité, petite Spellain ?

Je devine qu'une force considérable habite ce corps frêle, mais qu'en est-il des sentiments ?
Faussement amusée, elle fait semblant. Trompe-t-elle également les siens ?
Je sens une profondeur malsaine en son être, abrite-t-elle autre motivation que le mal ou est-elle douée d'humanité ?

Comme pour appuyer ma remarque, je porte machinalement une main contre mon cœur.
Les coups portés à ma poitrine faiblissent en puissance, mais pas en nombre.
Que cette frénésie la dérange, ma vie n'en est que sublimée.

La chamade de son coeur m'exaspère. A croire ce celui ci aime a titiller mon oreille... Faites le taire!

- As-tu seulement des restes de ton humanité, petite Spellain ?

L'humanité est une plaie... D'une bonté écoeurante. Nous étions plus, tellement plus que de simples humains. Nous vivons libérés des entraves humaines.
Sa main se porte sur son coeur, battant encore et toujours, inlassablement. Tout bonnement irritant.

- Tout dépend de la définition que tu donnes à ce terme mon joli... Humanité. J'ai toujours été celle que je suis, avant même d'être libéré de ma condition humaine... Cela signifie t il que mon humanité ne m'a pas quitté, ou qu'elle n'a jamais existé?
Auquel cas, humain et humanité sont dissociables...

Fixant sa main, toujours sur sa poitrine, un sourire vint éclairer mon visage. Profite des derniers battements de ton coeurs mon tout beau, il peut s'arrêter d'un moment à l'autre.
Je peux le faire taire, Oh oui!
Mes dents iront frôler ta nuque, et ton coeur ne sera plus.

- Ces battements irritants ne sont donc en aucun cas la preuve de ton hypothétique humanité... Concluais-je, plus pour moi même que pour tout autre.

Je ne suis pas humaine, Dieu merci. Qu'en est il de mon humanité. J'aime, j'adore, passionnément. Suis-je donc pourvue d'humanité?
Ces questions futiles m'importent peu...
Je peux aimer, j'aime, rien d'autre n'est a prendre en considération.

- Regardes ton si précieux Elliot, il est toujours le même, alors que les battements de son coeur ne sont plus...
Est il devenu un monstre ihumain pour autant? C'est pourtant les vôtres qui l'avez chassés...
Les monstres dépourvus d'humanité ne sont peut être pas la où on les attend en fin de compte...

Le cadavre siffle un soliloque dans le vent.
Elle est d'un ennui.. mortel. J'en sourirais presque.
Je me perds dans les méandres de mes songes sublimes.
Ma belle Spellain si étrangement éloignée de sa consœur...

J'imagine son sourire, sens son parfum envoutant quand un nom m'interpelle.
Il sort de la bouche fétide du vampire qui salit sa mémoire.

- ...Elliot, il est toujours le même, alors que les battements de son coeur ne sont plus...

Comment ose-t-elle penser à lui devant moi ? Mentionner son nom relève de l'outrage.
Elle aiguise volontairement la plaie béante que mon cœur endiablé ne parvient à ignorer.
Meurtrir une Spellain, aussi vicieuse soit-elle, ferait souffrir mon amour, je ne peux m'y résoudre.

- Est il devenu un monstre inhumain pour autant? C'est pourtant les vôtres qui l'avez chassés...

Je n'ai rien à voir avec cette décision prétendument unanime.
Mon frère m'a été arraché par le serpent que son nom protège aujourd'hui !
J'imagine sa tête minuscule se détacher du reste de son être, mais au nom qu'est le sien..
Je ne peux, je ne dois pas lui faire de mal. Cette fausse lâcheté me tue mais je ne lutterai pas.

- Les monstres dépourvus d'humanité ne sont peut être pas la où on les attend en fin de compte...

Il en est finit d'elle et ses gestes parfaitement étudiés.
Sa langue, puisqu'elle veut se délier, ne sera bientôt plus à elle.

Me servant de la vitesse dont bénéficie ma race, je bondis droit sur elle.
Elle s'écarte d'un pas provocateur avec une lenteur exagérée. Elle le savait.

On m'avait parlé de leurs capacités, à eux. La peste sous sa plus belle forme prédisait l'avenir.
Incapable de mettre un nom sur ce visage infâme, je renonce à l'apparenter à une humaine.
Dans mon esprit elle est déjà une erreur de parcours, un inévitable dommage collatéral.

Me redressant d'un bond, je parviens je ne sais comment à m'emparer de sa gorge que j'empoigne alors.

- Médite cela... je siffle, conscient de bénéficier de peu de temps.
Aiguise tes crocs si tel est ton désir, mais il te faudra plus de méthode pour transpercer le cuir qui abrite mes veines.

Elle se défait de mon étreinte et effleure à peine le sol.

- Ne mentionne jamais son nom, mon ordre claque lentement jusqu'à son cerveau.

La folle s'amuse.

Je le vois bondir avant même que ses pieds ne bougent. Tristement prévisible, ridicule.
Je me décale d'un pas léger, riant de son attaque gauche. A moins que ce ne soit que mon don qui la rende gauche. Avec une autre que moi, le joli petit Yswan aurait sûrement atteint sa proie.
Fermant les yeux, je le vois se saisir de mon cou. Pourtant, ma tête reste fermement accrochée à mon corps lorsque je me détache de lui. Pourquoi?
Curieuse, je m'immobilise, attendant de voir ce que le tout beau me réserve. Comme prévus, il ressert sa prise autour de mon cou.

- Médite cela... Aiguise tes crocs si tel est ton désir, mais il te faudra plus de méthode pour transpercer le cuir qui abrite mes veines.

N'en soit pas si sûr. Voila une affirmation que même les Parques ne devraient pouvoir assener avec tant de certitude.
Je me libère de sa prise, mes pieds touchant à nouveau le sol. Mon rire me démange, la situation devient des plus exaltante.
Attaque mon tout beau, attaque.

- Ne mentionne jamais son nom, dit il d'un murmure qui se voulait sûrement menaçant.

Aurais-je touché la corde sensible? Mon rire s'élève dans le parc désert, fessant écho à ma joie.
Le jeu commence... Enfin.

- Elliot est l'un des mien. Salana l'a choisit.... Ah les immortels et leur étroitesse d'esprit.

Un soupire à fendre l'âme s'échappa de moi, acte purement théâtrale. J'essaye de guetter le futur, sans succès.
Son esprit est si inconstant qu'il est impossible de prédire ses actions. Tant pis... Quelques soit le scénario qui se déroule fasse à moi, une seule chose est sûre: Je continuerai à exister après ce soir.
Le joli Yswan ne semble pas avoir l'étoffe d'un tueur. Étrange, j'aurai pourtant parié le contraire.

- Sais tu que cette guerre pourrait finir par t'amener à tuer ton frère? Serais-tu prêt à détruire ton précieux petit Elliot?

Je serai sourd aux excuses et autres plaidoyers ce soir.
Elle ne mourra pas, puisque je n'endeuillerai pas mon amour.
Je refuse d'affliger le chagrin que fut le mien à une famille... qu'importe son nom.

- Elliot est l'un des mien. Salana l'a choisit....

Ses conneries m'assourdissent d'avantage.
Ainsi, le serpent est tenu pour seul responsable de ce chaos.
De leur côté aussi, ils savent que le carnage est signé de sa griffe.
Je croyais mon animosité maximale mais il semblerait que ma rage s'intensifie.

Je ne sais que faire... Me servir de l'animal qui me fait face en tant que message ?
Avertissement d'un sombre avenir planant sur sa tête blonde...
Non ! Inutile de gaspiller le sang d'un nom que je ne dois plus haïr, puisqu'il m'honore.
Indécis, je ne parviens à arrêter ma décision.

- Sais tu que cette guerre pourrait finir par t'amener à tuer ton frère?

Une guerre ? La seule qui m'embrigade m'est propre.
Ma lutte personnelle n'engage que moi... et la blonde.

Serais-tu prêt à détruire ton précieux petit Elliot?

Je peine à croire que ces mots sont réels. Elle me demande...
La folle garce ! Mes oreilles me trompent, mes sens s'abiment.
Il n'y a d'autres explications pour une telle infamie.
Elle prétend être une des leurs mais sous-estime la vie de mon frère ?
L'ironie empreinte en sa voix n'excuse pas un paradoxe aussi puissant.

- Tu salies son nom, sa mémoire et tout ce qu'il a eu le cœur de chérir un jour, dis-je en ayant parfaitement conscience de ne pas la toucher le moins du monde.

Mon frère n'a peut-être pas la moindre valeur aux yeux que sont les siens...
Mais c'est son être entier qui me manque quotidiennement, son rire me hante
et trahit son absence qui me rappelle alors qu'il a choisit son camp... opposé au mien.

- Que vive mon frère. Sa chère et tendre, elle, mourra.

Pour appuyer mes propos, je m'accroupis, saisit une poignée de gravier et me relève en une seconde.
Je les envoie alors valser au visage du vampire.
Rien de douloureux, gênant, tout au plus.

- Empêcheras-tu la mort du serpent ou ton existence seule compense-t-elle les pertes qu'essuie ton clan ?

Sa vie n'importe peu, tues le, si cet acte peut t'amuser. Pour moi, il ne sera jamais l'un des miens, ni vraiment l'un des vôtres.
Ce tout petit n'est rien, en somme, hormis un enfant amoureux d'un déesse.
Salana vivra, j'en fais le serment, et qu'importe le sort qui attend le petit avorton.

- Tu salies son nom, sa mémoire et tout ce qu'il a eu le cœur de chérir un jour.

Je ne peux retenir mon rire. Les immortels sont d'une idiotie démesurée. De nous deux, seul lui rêve de détruire le centre de l'univers de son cher Elliot. Sans ma soeur le tout petit n'est plus rien. Il ne vit que pour elle. Et toi mon tout beau ,tu comptes tuer l'élue de son coeur.

- Que vive mon frère. Sa chère et tendre, elle, mourra.

Ton geste sera tellement futile bel enfant que je ne vois aucune raison de prendre la peine de bouger.
Quelques secondes plus tard, une pluie de graviers entre en contact avec ma peau. Qu'essayais tu de faire January Yswan? Le ridicule de ton geste de t'effraie donc pas?

- Empêcheras-tu la mort du serpent ou ton existence seule compense-t-elle les pertes qu'essuie ton clan ?

Le serpent? Aux yeux de ton frère bien aimé, le serpent a des airs d'Eden.

- Ma famille ne souffrira d'aucune perte, jamais. J'y veillerai personnellement, petit Yswan.
Pourtant, je ne te comprends pas... Tuer Salana reviendrait à tuer tout ce pour quoi ton cher frère vit. Comment oses tu prétendre après ca l'avoir déjà aimé?

Petit immortel stupide...

Dégradante, sa situation l'abime mais elle n'en a pas conscience.
Heureuse folie vampirique, la voici aveugle.
Je l'envierais presque, la lucidité est cruelle.

- Ma famille ne souffrira d'aucune perte, jamais. J'y veillerai personnellement, petit Yswan.
Pourtant, je ne te comprends pas... Tuer Salana reviendrait à tuer tout ce pour quoi ton cher frère vit. Comment oses tu prétendre après ça l'avoir déjà aimé?

Voici donc la version Spellain, fournie en son centre d'un ramassis de conneries.
Stupide vampire à l'agueusie plus grande que sa folie...
Elle m'en apprend plus que le tolère son clan, cette lettre ouverte.

- Mon frère pense n'avoir de vie qu'aux côtés de la blonde dont l'ombre suffit à l'éclipser... Mais il saura.

Je jure sur mon nom qu'il saura. Il comprendra.
Fol amour qu'est le sien, il n'est pas réciproque.
La blonde utilise mon frère, il est son faire-valoir.
Elle ne l'aime pas, lui a tout pris.

- Parle de passion, vampire. Ton mépris pour la vie trahit ton étroitesse...

A-t-elle seulement conscience du paradoxe qu'elle nourrit ?
Prétendre comprendre les sentiments qu'elle-même bafoue...
Elle crache sur ce qu'elle défend, je plaindrais presque les siens.

- Prétendre défendre les tiens en se foutant de la vie, de l'amour...

Nul doute, je parle plus pour moi que pour n'importe qui d'autres. Mais elle entend.
Mes sentiments l'amuse. Dévoré par la passion, je n'effleure plus son esprit dérangé.
Mon regard se pose alors sur sa gorge que j'empoignais un court instant auparavant...

- Et avoir eu la faiblesse de s'être faite mordre un jour.

Rien ne me retient ici, sinon l'envie de l'épargner.
Je ne lui tourne pas le dos, cette créature respire la lâcheté.
Elle serait rendue capable d'esquisser un geste imbécile qui signerait son trépas.

Mais je ne dois la tuer. Ma guerre interne oppose mon cœur et ma tête.
Pour l'instant mon cœur l'emporte mais que cessent les rixes... j'en suis las.

- Mon frère pense n'avoir de vie qu'aux côtés de la blonde dont l'ombre suffit à l'éclipser... Mais il saura.

Il saura que son cher frère bien aimé aura tué sa belle. Il saura...
Petite créature stupide dénué de bon sens. Continue donc, fantasme sur la mort de l'univers de l'avorton. Quant bien même tu aurais la stupidité d'essayer de la tuer, je t'en empecherai... La folie lui fait tourner la tête au tout beau...

- Parle de passion, vampire. Ton mépris pour la vie trahit ton étroitesse...

Je m'ennuie.... Je suis lassée de l'écouter déblatérer ainsi. Pourtant je ne le vois pas m'attaquer... Sa présence à perdue tout attrait.

- Prétendre défendre les tiens en se foutant de la vie, de l'amour...

Le tout beau me parle d'amour, je ne peux qu'en sourire. Chercher a me comprendre est proscrit petit être méprisable, inutile d'essayer. Le joli Yswan se plaît à m'imaginer incapable d'un quelconque sentiment.

- Et avoir eu la faiblesse de s'être faite mordre un jour.

Mordre... Le mordre égayerait sans doute ma soirée... Crac, en un instant, il rejoindra celui qu'il tient tant à venger... A moins que je ne le détruise avant.
Il veut me tuer le tout beau, Oh oui! Je le vois au fond de ses yeux. Quelle mystérieuse force te retient donc de bondir petit Yswan? Pourquoi ne veux tu pas jouer?

- Mordre... Murmurai-je d'un air dubitatif. Avoir été mordu à signé l'apogée de mon existence petit Yswan... J'ai été libéré des chaînes de mon humanité misérable. Pauvre immortels, à jamais prisonniers des vôtres...

L'envie de partir m'effleure un instant, rien de plus n'arrivera ce soir. Le tout beau est d'un ennuie mortel...

- Quel est donc la mystérieuse raison qui te pousse ainsi à contenir les sentiments que je t'inspire?
Ne souhaites tu donc pas de me détruire?

A moins que le joli petit ne soit capable que de paroles. N'est il donc pas assez fort?

Quelle surprise que d'écouter vraiment cette voix macabre.

- Avoir été mordu à signé l'apogée de mon existence petit Yswan... J'ai été libéré des chaînes de mon humanité misérable. Pauvre immortels, à jamais prisonniers des vôtres...

Prisonniers... la belle se leurre. Je mourrais un jour, si l'envie m'en prend.
Notre secret ne dépend que d'un seul être, et la mort m'excite, quelque part.
Tant de mots échappés des lèvres du vampire, prisonnier de son régime
Douce, charmante ironie. Me prétendre enchainé, moi qui jouit d'une liberté totale.

La vision de la naine rampant après un chien apeuré m'amuse.
Prisonnière de sa soif... Quel calvaire pour de pauvres esprits tordus.

- Quel est donc la mystérieuse raison qui te pousse ainsi à contenir les sentiments que je t'inspire?
Ne souhaites tu donc pas de me détruire?

Ô, la blague est fine. La détruire n'est pas mon souhait le plus immense, mais le tentation est là.
Après tout... personne ne saurait. Rien qu'un vampire de plus, assassiné dans un parc.
Nymlia ne saura pas que je suis l'auteur de cette merveille. La tentation grandit.

Elle veut jouer, et entrer dans la partie me démange depuis longtemps.
Ou... seulement l'abimer. Leurs membres amputés repoussent-ils ?
Tant d'expériences s'offrent à moi tandis que je la regarde sans pudeur.
Je ne saurais par où commencer... mais j'en finirai bien trop tôt.

- Te détruire ne relève assurément pas du défi, je lance dans un sourire en désignant son apparence de la main.

La vipère se croit redoutable, elle sait la force qu'elle peut puiser dans sa race.
Mais la mienne la surpasse, tout simplement. Je m'ennuierai sans doute.
Elle a vu juste en me provocant, j'ai très envie de jouer.
Mais la partie comprend un roi et son pion.
S'engager serait presque injuste.
Gentil vampire.

J

- Te détruire ne relève assurément pas du défi

D

- Tu sembles si sûr de toi bel enfant. Pourtant, aucun Yswan n'a jamais causé la mort de l'un des miens...

V

- ... Tandis ce que la réciproque est loin d'être vrai.

E

- Tu sembles si sûr de toi bel enfant. Pourtant, aucun Yswan n'a jamais causé la mort de l'un des miens...

Faux. J'enfonce mes dents contre ma lèvre, réprimant un sourire malvenu.
Son nom a peut-être été épargné pour l'instant, mais la guerre est fraiche.
Sa race est faible, bien plus que ne saurait l'être la mienne. Mortelle.
Immuable dans le temps, elle n'est pas invincible, ne saurait l'être.

Elle ne s'est pas débattu lorsque sa gorge m'offrait une tentation qui renvoie à sa soif.
Elle serait morte maintenant, et cette conversation n'aurait pas lieu.
Ainsi, je flâne dans cet échange en sursis, conscient de sa fragilité.

- ... Tandis ce que la réciproque est loin d'être vrai.

Hé oui, sa rengaine s'enflamme, ennuyeuse dans sa continuité.
Je sais ces choses, mon frère a été faible, ce n'est pas un choc.
Sa constance l'amoindrit et le vampire devient prévisible.
Dire que je pensais tout juste qu'une partie s'entamait...

Je suis aussi déçu que pourrait l'être un enfant privé de son encas.
Peut-être attendais-je plus de la petite monstruosité en face de moi.
Après tout, j'entends la vie des siens depuis toujours, j'attendais infiniment plus.
Le sentiment ne dure pas, la raison le surmonte. Rien qu'un vampire.
Un buveur de sang qui affiche son envie de mordre, et n'esquisse pas le moindre geste.

- Tu es aussi pétrifiée que tu en as l'air ?

La froideur cassante de son expression se marie à merveille avec la pâleur de son teint.
Ses yeux, sa peau, sa température... je connais et aime ses choses en Nymlia.
Mais cette Vampirella en face de moi, ce petit bout de chair impuissant...
Comment peut-elle paraitre aussi laide, ainsi comparée à la quintessence de sa race ?

- Ou juste trop lâche pour assouvir tes envies ?

La blonde ne l'avait-elle pas fait ? Je lui reconnais au moins cette force.
Qu'elle anticipe comme avant, elle le jeu définira ses réglés. Je m'ennuie.

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