Amis, frère et soeur. Liés nous le somme a jamais. ( Elliot & Nymlia )

Encore une fois dehors sans autorisations.
Qu'importe, je cherche quelqu'un en particulier aujourd'hui.
Pas January, même si mon esprit pense souvent à lui, malgré moi, et pour mon plus grand plaisir.
Il fait partie intégrale de mes pensées.
Mon beau January... Notre vivra à jamais.
Comme je suis heureuse, rien d'autre n'avait d'importance.

Je secoue la tête, consciente que j'avais arrêté ma course folle.
J'aime courir, et là je m'étais arrêté pour penser à mon tout beau.
Je respire longuement, une biche traine, je la sens.
Qu'importe, je n'ai pas le temps.
Je sais où il est, je sais qu'il doit surement m'attendre déjà.

Je cours sans m'arrêter cette fois, la plus grande falaise m'attend avec impatience.
J'entends l'écho du vent qui claque vaguement dans mes oreilles.
J'aime cette sensation, j'en souris.
Arrivant enfin a mon but, je m'arrête a la limite, le vide s'offre à moi.
Parfait.

Je me retourne et le vois assis pas loin.
Mon sourire s'élargit.

_Et bien Elly, que fais tu ici ?

Tu m'attendais, avoue, nous nous retrouvons souvent tout les deux.
Tu pars devant, et je te suis à l'odeur.
Un petit jeu ? Non, une habitude.

Je ne cours pas, je vole.
J'aime la vitesse, la rapidité qui est mienne m'amuse.
Un des nouveaux jeux de mon immortalité.
Arrivant au bord de la falaise, j'inspire inutilement mais profondément.
L'air s'engouffre dans mes poumons, n'apportant nul bien être. L'air ne m'est plus utile, à une exception près.
Car si je n'ai pas besoin de respirer, le feu a besoin d'air.
Assit par terre, j'attends, sortant mon briquet de ma poche.
Les flammes dansent autour de moi, plus rien n'existe.
Mon cerveau est beaucoup trop étroit pour que plusieurs sentiments y cohabitent avec la même intensité.
Ainsi, chaque sentiment peut en éclipser un autre, de moins, en théorie.
Car mon amour pour Salana est toujours présent, qu'importe les sentiments qui n'habitent.

Déjà, j'entends Nymlia arriver.
Je savais qu'elle viendrait, comme toujours.
Elle s'arrête, fixant le vide que la falaise lui laisse entrevoir. Le feu se dissipe, mes pensées ne sont plus tournées que vers ma soeur.
Soeur.
Dans cette famille, je crois qu'elle est la seule que je puisse pleinement considérer comme une soeur.
Elle se tourne vers moi, souriante.

Je souris à mon tour.
Je l'attendais, évidement.
Rien d'étonnant la dedans, et Nymlia connaît déjà la réponse à sa question.
La question première est: Qu'étais je en train de faire à avant qu'elle n'arrive? Je jouais.
Et avant ca?

- Je pense.

Oui, je pensais. A tout ca, à cette guerre.
A ces deux familles...
Elle s'avance vers moi, et s'assoie à mes côtés, je repris

- Aux Spellain, aux Yswan, à Salana.

Je la regarde alors, toujours souriant.
Jamais elle n'avait à ce point respiré la joie.
Elle était heureuse, réellement.

- Et toi, pourquoi un tel sourire?

Nymlia n'était pas toujours heureuse du traitement auquel elle avait le droit?
Orphée aurait il revu ses règles de sécurité à la baisse?

- Je pense.

A quoi ? A qui ?
Moi, mes pensées ne vont que vers une seule personne.
Aveugle que j'étais, depuis que je l'aimais.
Mon Yswan.

Je m'assoie à côté de mon Elliot.
Avide de savoir qu'elles sont ses pensées.
Le pouvoir d'Andréas m'aiderait parfois.
Pour Elly, pour January, tout serait plus simple si je pouvais lire en eux.

- Aux Spellain, aux Yswan, à Salana.

Oh, je vois, tout ce que tu aimes, ou a aimé.
Même si les Spellain ont du mal avec toi, ils se battent pour toi.
Contre mon aimé, crois moi Elly, ils t'aiment, à leur manière.

- Et toi, pourquoi un tel sourire?

Ta sœur est amoureuse. Tout simplement.
Et cette pensée me fait sourire encore plus.
Au fond, je sais que je ne dois pas me méfier d'Elliot.
Mais c'est un Spellain à présent... Et si mon meilleur ami en venait à me trahir ?
Un traite ? Elliot ? Qu'elle idée...
Mais pour January, Elliot, n'était-il pas cela ?

_Pour rien.

Je crois que les pensées de mon amour, se confondent avec les miennes.
Foutaises, Elliot ne me trahirais jamais, je crois.

Elle semble hésiter, et une légère ride soucieuse dont elle semble totalement ignorante se dessine sur son front de marbre.

_Pour rien.

Inclinant doucement la tête sur le côté, j'observe ma soeur aux prises avec ses pensées profondes.
Que me cache t elle donc?
Qu'a t elle peur de me dire?

- Menteuse, chantonnai-je avant de faire danser des flammes autour de nous.

A moins que je ne me trompe et qu'elle ne me cache rien.
Ou du moins, rien d'important.
Qu'importe son secret, je jour où elle souhaitera en parler, je serais là.
Puisque c'est mon rôle non?
Mon rôle de frère, mon rôle d'ami.
Elle m'a aidé, et m'aide à chaque instant, dans cette famille ou je peine à trouver ma place.
Alors je l'aiderai, quelque soit le problème.
Pour le moment, qu'elle garde ses secrets pour elle, si elle n'est pas prête à les révéler.

- Tant pis, dis-je d'un ton nonchalant.

Reportant mon attention sur les flammes que je fais danser sur la colline, je m'abîme dans la contemplation du feu, jusqu'à en oublier un moment ma soeur et son sourire.
Si inconstant que je me surprends moi même.

- Menteuse.

Me chante mon frère, avant de faire naitre le feu.
Je regarde le spectacle, en silence, était ce si évident, que je mentais ?
Déçue qu'il me connaisse aussi bien, je m'enterre dans un silence que je peux haïr, lorsque je suis avec lui.
J'aime parler avec Elliot, tout le monde dans la famille le sait.
Mais aujourd'hui, tout change, absolument tout.
L'éternité n'est plus la même, je le sais.

- Tant pis.

Je le regarde, et hausse les épaules.
Je le savais, qu'il réagirait comme ça après tout.
Aussi inconstant que la météo, ça m'agacerais presque, parfois.
Mais c'est surement ce qui fais que je suis tant lié, à ce petit homme qui a provoqué tant de guerre.

J'attrape un brin d'herbe, et joue avec un moment.
Je crois que ce n'est plus la peine de me torturer l'esprit.
Je n'ai pas pu le dire à Salana.
Je me dois de le dire a Elliot.
Il est celui qui représente ma moitié ici.
Le seul et unique Elliot Spellain anciennement Yswan.

_C'est un Yswan...

Seul son qui sort de ma bouche.
Et pourtant, mes mots sonnent faux.
Ma voix est rauque, je ne me la connais pas.
Je ne l'aime pas, je ne la désire même pas.
Il me faut de l'assurance, dans un tel moment.
Mise a nue devant mon frère, mon meilleur ami.

Même s'il ne doit pas comprendre, je venais de lui dire que c'était un Yswan, celui que j'aimais.
Et puis s'il comprend, alors je l'avais enfin dis à quelqu'un.
Il ne doit pas comprendre, finalement, non il ne le doit pas.
Qu'il comprenne que j'en ai tué un, ce sera plus simple comme cela.
Vraiment, plus simple. Elly joue les idiots, pour une fois.

Je ne me rappelle la présence de ma sœur, que lorsque sa voix s’élève à nouveau, brisant cet heureux instant où les flammes dansantes occupaient mon esprit.


_C'est un Yswan...


Plait-il ?
Avec une lenteur exagérée, je tourne la tête vers elle, et accroche son regard. Et, sans que je ne m’en aperçoive vraiment, mes flammes se meurent, s’étouffent. Ne reste que fumée et cendres.
Mon esprit me semble vide, creux.
Puis la sentence tombe, poignante : C’est un Yswan, la cause de ce sourire, sur le visage de ma sœur que j’aime tant. L’un des membres de cette famille qui fut mienne, passé un temps.
Elle semblait en avoir enfin rencontré un… Un Yswan. Alors, que signifie ce sourire ?
Si ce cœur qui loge à présent dans ma cage thoracique n’était pas mort, il se serait probablement emballé : Ma Nymlia en a-t-elle mordu un Yswan ? Pire encore, en a-t-elle tué un ?

Et alors ? Me murmure une douce voix au creux de l’oreille. Je ne suis plus un Yswan, n’est ce pas ? Et pourtant…
Pourtant, cette idée m’effraie. Eux qui ne rêvent que de me venger. Eux qui représentait ma famille, avant. Ren, Sybille. Ceux qui étaient mes parents, avant. Mes frères, mes sœurs… January.
De tous les membres de ce clan immortel, il est probablement celui qui me manque le plus. Celui qui rêve le plus de moi, également.


—Lequel ? Que s’est-il passé ?


Raconte-moi, ma Nymlia. Que s’est-il passé ?
Le gosse que je suis est pendu à tes lèvres. Raconte-moi une histoire Nymlia. Une belle histoire, de préférence, que mon front puisse cesser de se plisser malgré moi.