La lune brille et pourtant le ciel est noir, que pouvons nous voir dans l'eau des fontaines ? [ Salana & Nymlia ]

Nous étions donc sortie, moi et Salana, sous la Lune, le chemin pour nous mener vers cette "gallerie" de fontaine avait été silencieux, à croire que toutes les deux nous étions perdues dans nos pensées personnelle.
Je la soupçonne de penser à Elliot.
Et moi je pense à January.
Mon esprit ne peux penser à autre chose de toute façon.

Les lumières extérieures sont éteintes, il est trop tard, Orphée sait qu'habituellement personne ne regarde les chef d'œuvre que lui même a crée.
Non à cette heure avancé de la nuit, soit nous chassions, soit chacun des couples magnifiques de notre famille était dans leurs chambres respectives.

On s'avance toujours en silence, passant devant les statuts de Liam et Sidonie s'enlaçant, Jane et Andréas dansant...
Les couples se suivent et ne ressemblent vraiment pas, je sais où je vais, je sais laquelle je veux voir, encore une fois, me rappeler à quoi ressemble mon visage esseulé.

J'arrive enfin, devant mon propre reflet, un miroir presque parfait de moi-même.
Je soupçonne Orphée d'avoir accentué ma beauté, je sais que je ne suis pas cette jeune femme magnifique dansant sous la lune.
Ma statut est donc un leurre, une fausseté parfaitement reproduite.
Je ne suis pas jolie.

_Je pense qu'Orphée est le plus grand des artiste, non ?

Oui, c'en est un.
Incroyablement parfait, s'il pouvait je suis pratiquement sure qu'il vivrait chez les humains pour exercer son art.
Et si un jour January me rejoignait sur cette plaque de marbre d'où l'eau s'écoule lentement ?
Je l'espère tant, mais je sais que ça n'arrivera surement jamais.

Ma sœur est d'accord avec moi, Orphée est le plus grand des artiste au monde.
Comme je le plains de ne pas pouvoir s'exercer dans le monde humain.

_Il a réussi à transcrire toute ta beauté avec une telle justesse. Elle est d'ailleurs la plus réussite de toute, celle pour laquelle, j'en suis persuadée, il a le plus travaillé, donné.

Pourquoi me mentir, alors que je suis consciente de la vérité ?
Orphée n'est qu'un illusionniste.
Et ma beauté n'a pas lieu d'être décrite sur une fontaine.
Vu que je ne le suis pas... Belle.

Je suis morte, donc fade, pale, sans aucune émotion.
Qu'ils arrêtent tous de plaider ma beauté qui n'existe pas.
Je les haïrais s'ils continuent.
A quoi sert de me dire une chose qui est fausse ?

Je me déteste comme j'aime January.
D'ailleurs un jours je le perdrais mon tout beau.
Il s'en ira mon aimé.
Lorsqu'il verra la réelle Nymlia.
Ses yeux sont aveuglé par quelque chose dont je n'ai pas conscience.
Bientôt il verra comme je vois, c'est inévitable.
Dans quelque temps mon amour verra à quel point je suis banale.
Il préfèrera une vivante à moi.

_Tttt ne ment pas Salana. Je sais à quoi je ressemble.

A tout, sauf à cette fausse poupée parfaite.
Je ne comprends pas comment l'imagination d'un homme, Orphée, a pu le mener à créer une chose si loin de la vérité.
Arrêtons les mensonges. Je sais que je suis laide.

Si tu penses ne pas être identique à cette statue, alors non tu ne sais pas à quoi tu ressembles.

Qu'elle se taise !
Pour dire des bêtises, elle ferait mieux de ne pas user de sa langue de vipère. Menteuse.
Je sais ce que je suis, je suis morte, je n'ai jamais était belle.
Et ma condition de vampire n'arrange rien.
Zombie a jamais, comment January peut m'aimer ?
Aveugle qu'il est.

Tu es belle petite sœur, magnifique même. Quand t'en rendras-tu compte ? Dis-moi quel intérêt nous aurions à te mentir. Tu resplendis, et ta transformation n'a en rien altéré ta beauté.

Je n'écoute, pas sa seconde phrase, dépitée.
D'abord mauvaise, la tristesse l'emporte.
Mes épaules s'affaissent à la pensée de mon January ne m'aimant pas.
Je ne peux même pas l'imaginer, à présent, mais cette pensée pourrait être réelle, plus tard.

Je souris faiblement à ma sœur.

_Si tu le dis.

Pourquoi débattre ? Cette conversation ne mènera à rien.

_En tout cas, les fontaines semblent presque magiques... Angélique.

Rien de vampirique en tout cas.

La beauté n'est qu'illusoire, je me demande pourquoi je la convoite tant.
Je la veux, la désire, comme je veux January.
Cette idée est idiote, je le sais. Mais mon ange, mon bel Yswan, il était si vivant, comparé à moi.
Une vivante me le volera un jour, je le sais qu'une d'elle me le prendra.
Avec ses joue rosée, sa bouche rougie, sa capacité de pouvoir ressentir.
Comme je les hais, les humaines.
Les détestant avant par ce que je ne pouvais les mordre, à présent je les hais à l'idée qu'elles puissent me voler mon aimé.
Stupide Nymlia, January t'aime toi, aussi morte que tu puisses être.

Je ne relève pas la phrase de ma sœur, de toute façon je ne vois rien à y redire.
M'asseyant sur le rebords de ma fontaine, je l'invite à faire de même.
Je lui souris lui montrant que ma colère sur ma beauté inexistante est passée.

_Regrettes tu ? De l'avoir mordu...

Elle sait de quoi je parle. Elliot.
M'interrogeant sur mon futur plutot que sur son passé.
Égoïste que je suis.

Plus qu'une attente, je veux vraiment savoir ce à quoi pense ma soeur.
J'ai besoin de le savoir, au fond, et si moi je me retrouvais dans cette situation, bientot?

_Non, absolument pas, pas une seule seconde.

Premier soulagement, premier soupir.
Elle ne regrettait pas, mais moi, je le regretterais, je le sais.
Je ne pourrais être égoïste au point de tuer January.
J'aime trop entendre battre son cœur pour ça.
Et quand bien même, il ne voulait surement pas mourir pour moi.
Rendons nous à l'évidence de suite, je suis dans une impasse.

_Je ne pourrais être sans lui.

Soit, je ne pouvais être sans January non plus.
Mais je ne pouvais le mordre.
D'ailleurs je chasse cette pensée de mon esprit.
Comment avais je pu imaginer faire cesser les battements de son cœur ?
Alors que son cœur était aussi le mien. Je pourrais me battre moi même rien que pour cette pensée.

_Je comprends.

Oui, tout simplement je comprends qu'elle ai pu le mordre pour le garder avec elle.
Je comprends parfaitement.
Mais je n'aurais et ne pourrais jamais le faire.
Je n'étais pas le vampire dans l'histoire.
J'étais la femme complètement et éperdument amoureuse.

Elle ne dit rien.
Et puis de toute façon, qu'elle personne censée m'aurait répondu ?
Personne, ma réplique en sous entendait tellement d'autres.
Stupide Nymlia.
Je ne tuerais pas January, je ne le pouvais.
Son coeur bat, autant pour moi que pour lui.

Même vivant, je ne me sens plus seule.
Je n'ai pas besoin d'un mort pour me sentir aimé.
Mon January bien vivant m'aime, même si je ne suis strictement rien.
Comment avait-elle pu tuer Elliot ?
Même s'il vit maintenant, il était mort pour elle.

Je ne pourrais jamais enlever la vie de mon aimé.
Même je le souhaitais, il faudrait me torturer pour en arriver à ça.
Je me décide enfin, je ne sais pourquoi.
Peut être par ce que j'ai besoin de le dire à quelqu'un.
Et puis Salana peut comprendre, je le sais.

_Je suis amoureuse.

Tout simplement, tout bêtement, éperdumment amoureuse de January Yswan.

Pourquoi ?
Avais je dis cette phrase ?
Avais je avoué le plus grand de tout mes secret ?
Autant hurler au monde que j'aimais January, ma chute en serait plus rapide.
Stupide, je l'avais dis.
Par ce que cette révélation me brulait la langue.
Par ce qu'il me fallait une alliée qui pourrait comprendre.
Elliot comprend, c'est mon meilleur ami.
Mais Salana doit mieux comprendre.
Oui, elle le doit, c'est une évidence.

C'est un Yswan... n'est-ce pas ?

C'est l'un d'eux, oui, je l'avoue, intérieurement.
Comment pourrais je lui dire ?
Je lui avait dis que je l'aimais. Alors pourquoi bloquer sur son identité.
Par ce qu'il est un Yswan, et je suis une Spellain.
Par ce que c'est un ange, et moi un diable.
Par ce que c'est la vie qui le veut comme ça.

_Ce n'est pas important, son identité.

Cette phrase est vrai.
Après tout, pourquoi poser tant de problèmes juste pour un nom de baptême ?
Qu'il s'appelle Yswan, Spellain, rien n'est plus important que l'amour que je lui porte.
Mais je ne peux, dire à Salana que January est notre ennemis.
J'en mourrais, s'il le tuaient.

_Nous sommes amoureux, c'est le plus important non ?

Je relève le regard.
Souris, et me prépare à faire une chose que je ne supporte pas.
Pour la protéger ? Non, pour me protéger, égoiste.

_C'est un humain.

Mentir était donc ma solution.

J'avais choisis. Seule, et déterminé.
Je ne lui dirais pas son identité.
Je mentais, sous peine de perdre une soeur, mais qu'importe, je mentirais,
Je supporterais de perdre un membre de ma famille.
Je ne supporterais pas de perdre ma vie.
January, que son prénom est beau.
Aussi magnifique que cette nuit magique.

Salana ne dis plus rien, peut être sait elle que je mens.
Je souris, faiblement, mais je souris, essayant de reprendre le contrôle de la situation.
Mais le fait est là, je l'ai perdu le contrôle.
Je l'ai perdus depuis le jour où je l'ai connus.
J'en viens à me demander si ma vie serait différente, si je ne me serais pas enfuis ce jour là.
Oui, elle le serait,évidemment qu'elle le serait. Je serais seule et triste.
A présent je suis heureuse et en duo.
Pour l'éternité, plus jamais seule leur précieuse Nymlia.
Non, plus jamais. J'étais accompagné, et il ne m'abandonnera pas.
Je le sais, je le sens. L'amour est plus fort que tout.
Le notre est le plus puissant que la terre n'ai jamais porté.

Qu'ils se rassurent mes Spellain, qu'ils ne s'inquiètent plus ma famille.
Je viens bien, et j'irais bien pour toujours.
Plus besoin de me courir après, je suis libre depuis que je me suis liée a lui.
Comme je l'aime, mon beau January.

_Tu es bien silencieuse...

Véridique, ma soeur ne prononce plus rien.
Qu'importe son silence.
Je ne lui dirais pas, que j'aime plus que ma vie, un Yswan.

_Je crois qu'il est temps pour moi de te laisser. Je vais aller me balader.

Ma sœur abandonne. Merci.
Je ne crois pas que j'aurais pu lui dire pour January.
De toute façon, je dois le dire à personne.
On en souffrirait tous, sinon.
Je le sais bien.
Comment d'une machine a tuer j'en suis venue à être une simple poupée victime de ce qu'elle ressent ?
Je ne sais pas, je ne comprends pas.
Mon amour pour January avait changé ma vision du monde.
Je les comprenais, eux, maintenant, qui disaient que l'amour était le plus important.
Et je confirme leurs dires.

_Saly, je suis désolée...

De quoi ?
Je ne sais pas vraiment.
Peut être d'avoir menti ouvertement à une des seules qui voyait en moi une autre fille que Nynie-la-petite-sœur-à-protéger.
Oui, je m'excusais pour ça. Mais à présent c'était trop tard.
Ce qui est fait, et fait.
On ne retourne jamais dans le passé.
Ca se saurait. L'éternité est peut être notre, mais le passé restera inchangé.
Comme les raisons de cette guerre qui m'epêche d'être avec celui que j'aime plus que ma vie.