» Teardrop « [ LIBRE ] ( CLOSED )

_Quelle chose te retiens ici, dans ce cas ?

Il n'y en a qu'une. Mais il s'agit de la seule. Une seule raison qui me force à me contrôler. Une force plus grande que la nature elle même. Mon amour a trouvé sa famille. Je ne pourrais pas la lui enlever par mon inconscience. Ma toute belle est la seule chose qui donne un sens à cette éternité. Il y a longtemps, j'ai parcouru le globe par la destruction et le massacre. Mais rien ne se compare au besoin de l'avoir à mes côtés. Rien ne bat le désir de la savoir mienne. Elle est celle qui a remplacé le soleil. Elle est ma lumière. Mon obscurité trouve sa raison dans ses bras. Comment faire comprendre à cette enfant le sentiment de plénitude qui t'occupe lorsque ton cœur sans vie a reconnu son âme sœur. Rien ne battra jamais ce sentiment qui m'anime. Rien. Pas même le désir de sang frais. Pas même l'envie de liberté. Rien.

_As-tu déjà aimé à un tel point que ton cœur s'est remis à battre sous ses doigts ?

Je la regarde. Là. Pure. Innocente. A-t-elle jamais versé le sang d'une vierge ? A-t-elle jamais goûté ce qui fait de mon monde une tentation plus que charnelle. Ce désir de planter ses dents dans la chair brûlante et d'y rester jusqu'à ce que la vie l'ait quittée. C'est presque aussi fort que ce qui m'empêche de le faire . . .

_Non... Répond son cœur solitaire

Je le sais. Tu ne peux pas comprendre. Je suis prêt à bien plus de sacrifices que tu ne pourrais le comprendre. Je ne réponds plus de mes actes si je me voyais séparé d’elle. Le carnage que la terre subirait serait pire qu’une apocalypse. Je ferais souffrir autant que je souffrirais pour l’éternité. Rien d’autre ne pourrait me toucher. Je suis invincible. Je suis sans peur, sans faiblesse. Mais la seule pensée d’une existence sans sa présence me fait imaginer le pire.

_Est ce aussi fort que vous me le décrivez tous ?

Bien plus que tu ne sauras jamais Nymlia. Ce sentiment qui te tient les entrailles de sa main de fer. Qui joue avec ton esprit d’une façon plus habille que le pire des tortionnaires. C’est fort et souffrant, mais il s’agit de la chose la plus belle qui me soit jamais arrivée. Mon existence humaine est sans intérêt. Ces moments que j’ai toujours crus important, vrais, n’étaient même pas la pâle ombre, le faible soupir d’une seule seconde dans le même monde qu’elle . . .

_L'amour...

Je vois bien qu’elle ne sait pas. L’amour n’est pas une science. On peut l’espérer ou ne pas y croire, mais lorsque notre tour est venu, plus moyen d’y échapper. Notre destinée est scellée. Pas un pas ne peut-être fait sans que ton cœur ne la suive. Je ne sais pas quoi lui répondre. Il n’y a pas de mots. Je m’approche alors d’elle pour finalement lui faire face. J’aurais envie de la brusquer. Mais Orphée me reprocherait de l’avoir brutalisée. Je ne crois pas entièrement au regard d’ange de Nymlia. Elle n’est pas celle que les apparences montrent au monde entier. Que se cache-t-il sous cet air de vierge effarouchée. Qu’est-ce qui fait trembler ses mains pures ?

_L’amour est plus fort que n’importe quoi qui a pu t’arriver dans ton immaculée vie de princesse.

La pluie tombe toujours comme un fin voile vaporeux qui est détruit par la stature des mes épaules qui se tiennent droites dans la tourmente. Un roc qui n’est pas détaché ni par la tempête ni par les effets du temps. Je sui comme cette falaise qui se tient droite face à L’océan. Le ciel pleure la douleur du monde.

_Je ne suis pas une princesse.

Pense ce que tu veux. Ce n'est pas ce que je pense qui devrait changer la façon dont tu perçois les choses. Ta pureté d'enfant gâtée. Ton innocence de petite fille qui croit au prince charmant. Ton cœur noble qui sera brisé au premier amour. Et tu ne te crois pas une princesse. Le cheval blanc, les citrouilles et les bals ne sont pas ce qui fait une princesse et je sens que tu a un cœur de princesse. C'est ce que tu dégage. Tu crois pouvoir le nier, y échapper, c'est trop tard pour changer. Nous sommes éternellement figés dans notre cœur et dans notre corps.

_Et je ne connaitrais jamais l'amour.

Probablement. Ce n'est pas n'importe quel vampire qui accepterait de laisser sa liberté et ses instincts de côté pour une fillette. Je l'ai fait pour la femme de mon éternité et je ne regrette rien. Quant à tomber amoureuse d'un Humain. la seule idée en est répugnante. Il finirait de toute façon par crever de vieillesse ou d'un accident sous tes yeux si ce n'est pas toi qui le dévore avant. Oui, tu es jolie, mais est-ce assez pour l'accrocher à un tel point qu'il renonce à sa vie pour toi?

_Ne compte pas sur moi pour te laisser pleurer et pour te dire que tout finira bien.

Je la regarde dans les yeux. La seule chose que je puisse faire pour elle est de ne pas lui mentir. À quoi servirait-il de jouer avec son esprit d'une telle façon. Plusieurs se disent que c'est moins cruel, mais elle n'est pas idiote au point de ne pas savoir ce qui l’attend. Elle mérite cette once de vérité dans son éternité. Le temps devient sournois dans le cas contraire. Douter de la réalité. Examiner les choix, les décisions, les paroles. La paix est ce que nous désirons et méritons. . .

Les gouttes de pluie qui tombent du ciel caressent lentement ma peau d'acier. Le contact est agréable. Je n'écoute déjà plus Nymlia. Sa vie ne m'intéresse pas. Sa personne non plus d'ailleurs. Imbécile malheureuse. Sa vie est un drame dont elle est l'héroïne. Elle croit que le monde s'acharne contre elle alors que rien ne fait obstacle à son bonheur si ce n'est sa personnalité geignarde. Je ne l'apprécie pas. Elle est comme tous les autres ; sans intérêt. Les vampires de son espèce sont une abomination. Ils font honte à notre race supérieure. Notre génétique est naturellement - Certains diraient magiquement, mais je n'y crois pas - Conçue pour que nous soyons les plus fort. Repousser ses instincts pour se rapprocher le plus possible de nos proies est une abomination. Je ne comprendrai jamais leur mentalité. Je ne suis peut-être pas le plus intelligent, le plus fort, le plus beau, mais je comprends beaucoup. Je me fais mon idée sans qu'on me souffle à l'oreille quoi penser.

Arrête de te plaindre Nymlia.

Je la regarde dans les yeux. Je ne parle pas pour ne rien dire alors écoute mes mots. Tu devrais fermer tes lèvres de geignarde une fois pour de bon et te faire à l'idée que le monde n'est pas parfait. Je sui exaspéré par sa voix aigüe qui vrille mes tympans alors que je ne cherchais que solitude. Je n'ai pas peur de la vexer. Je dois bien être un des seuls. Elle se prend pour la petite sœur de tout le monde. Pauvre Imbécile.